Argot
de l’École royale militaire
de Belgique
M. Calonne
2002
Préface
Je remercie mon vieux collaborateur et ami Marcel Calonne d’avoir eu le courage d’entreprendre un travail de bénédictin pour lequel, au fil des ans, j’avais recueilli de la documentation en me disant qu’une fois à la retraite je me mettrais (peut-être) à la besogne.
Tous ceux qui ont subi une salutaire « infection » et qui, l’année suivante, ont usé de leurs privilèges de Cher Ancien pour enseigner aux jeunes le vocabulaire de la Boîte éprouveront, je l’espère, un grand plaisir à retrouver les mots savoureux et évocateurs de notre lexique, à connaître leur évolution, à apprendre les mots nouveaux, nés au cours des temps de la fertile imagination des élèves.
Mon souhait le plus vif est que l’École continue à vivre, à prospérer et à engendrer des expressions reflétant notre état d’esprit et exprimant un humour militaire que certains dénient - à tort.
Bruxelles, le 3 mars 1993
John Rossbach, 89 TAW
Maître de langue française principal
³ ³ ³ ³ ³ ³ ³
L’argot, tel qu’il est ici considéré, est un recueil de termes auxquels les membres d’une communauté fermée donnent un sens particulier, que ce soit par dérision, pour affirmer leur identité ou, surtout, pour éviter d’être trop bien compris de l’extérieur. Si ce langage paraît quelquefois vulgaire, ce n’est qu’aux yeux de ceux qui le méconnaissent, tant la signification nouvelle donnée aux mots peut être éloignée du sens commun.
Introduction
Il est des termes dont le sens n’est ou ne fut connu qu’à l’École (royale) militaire, raison pour laquelle je me suis chargé de les recueillir et de les agrémenter de « définitions » issues de « moments de liberté de l’imagination ». Au second degré, toutefois, transparaît une facette ordinairement cachée mais bien réelle de la vie des élèves.
La plupart des documents consultés ont été rédigés entre 1880 et 1980.
Ce siècle fut le théâtre de multiples bouleversements dont un déménagement, les deux guerres mondiales, la guerre froide, etc.
L’importance du site occupé n’est pas moindre.
Depuis 1874, l’École militaire occupe les bâtiments de l’ancienne abbaye de la Cambre. En 1909, la 75e promotion A.G. et la 60e promotion I.C. seront les premières à êtres admises dans le quartier tout neuf dont l’entrée principale est encore actuellement au n° 30 de l’avenue de la Renaissance.
D’où des mots dont l’origine est la « célèbre » mare aux canards de l’abbaye de la Cambre. Beaucoup d’autres ne sont utilisés qu'au cours de l’infection. À l’intention du lecteur non averti, je préciserai qu’un des objectifs officieux de cette activité ludique autant qu’éducative est de préparer au baptême. En France, pays où cette pratique a été récemment interdite, il aurait été question de bizutage. Cette tradition ayant été condamnée par le pouvoir politique, les stages d’intégration, l’usinage et la transmission des valeurs en font plus discrètement office...
Pour des raisons évidentes, les sobriquets attribués aux personnes n’ont pas été mentionnés. Quant à l’absence de certains termes employés intra-muros, elle s’explique par le fait qu’ils ont exactement le même sens dans les dictionnaires ordinaires ou qu’ils font partie de l’argot parlé en d’autres lieux, du wallon, du néerlandais, du vocabulaire des Marolles, etc. [1] Ainsi, les mots ou expressions à mac, aux œufs, blackbouler, bouffeur, brette, chambard, clacher, clope(r), coincer la bulle, constiper, djok, écrase-merde, faire le mur, jus, manche-à-balles, marabout, moufter, noir (signifiant ivre), pékin, pieu, pince-fesses, pioncer, pipelet, pistonné, posséder, postère, profonde (poche), roupiller, sacquer, se faire porter pâle, par exemple, sont-ils absents du présent « dictionnaire ».
Ne furent pas davantage retenus quelques termes dont le succès fut vraiment trop éphémère. Et si les paroles du premier couplet de La Petite Villa [2] sont les seules à figurer dans ces pages, celles du Pampou s’y trouvent in extenso. Il est vrai que, de nos jours, le cadre l’entonne lors du repas du 15 novembre. Ainsi l’évolution de la société en général, et de l’École royale militaire en particulier, permet-elle une approche sereine de ce qui fut un exutoire très utile à certains jeunes...
Puissent les moins jeunes, déposant quelques instants leur masque, trouver plaisir à revivre un passé que les dures réalités de la vie, trop souvent, font oublier.
Bruxelles, le 9 mars 2002
Marcel Calonne, Lic, 105 TAW
Rue de Sloover 7
B - 1090 Bruxelles
' 00 32 (0)2 427 61 55
– & —
A
Adjubar
n.m. Adjudant de garde, adjoint de l’off de bar. V. off.A.G. •Sigle correspondant à Anti-Gonzesses. Quoique, lors des sorties... •Nom pharmaceutique donné au café servi intra-muros.
agitage n.m. Le fait d’agiter.
Agiter v.tr. •Sport périlleux consistant à tenir avec « art, légèreté et esprit » la fourragère de la personne qui apprécie le moins ce geste. •Agiter quelqu’un, le mettre sur le gril, l’embarrasser en lui posant des questions susceptibles de le faire fumer.
Alphabet n.m Vingt-six mots bizarroïdes et compliqués, chacun d’eux commençant par une lettre différente de l’alphabet. Il convient que les infects les connaissent par cœur.
AncÊtre n.m. •Cher Ancien qui vit le jour avant ses collègues. Au cours d’une cérémonie - dont il est le personnage central - il reçoit les honneurs des infects. À tour de rôle, ceux-ci doivent se présenter à lui et effectuer une pirouette, un salut original, sinon grotesque. Les applaudissements ou les huées des Anciens entourant l’Ancêtre constituent une mesure, généralement sans nuance, de la valeur de la prestation. •Élève de troisième année. •Officier issu de l’École (royale) militaire. V. ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
Ancien n.m. •Élève pour lequel l’École a déjà investi pendant un an et qui a franchi le cap de la première année, ce qui lui confère de nombreux privilèges dont il est extrêmement jaloux. L’ordonnance en précise la liste. •Cher Ancien, titre que tout infect prudent donne à un élève de deuxième année quand il s’adresse à Lui. V. ancêtre, antédiluvien, antique, antiquité, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
Anglais n.m. Infect pris sous la protection d’un Ancien, ce qui lui vaut d’échapper à une partie des brimades. Rien n’est plus mal vu!
AntÉdiluvien n.m. À la fin du XIXe siècle, plus ancien que suranné. V. ancêtre, ancien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
Antique n.m. •Élève qui s’est bonifié avec succès depuis deux ans déjà et s’épanouit à l’École d’application, ce qui lui confère plus de prestige et de droits encore qu’aux Anciens. Il en abuse cependant nettement moins. •Officier issu de l’E(R)M. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf
AntiquitÉ n.f. Élève de troisième année. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
apparaÎtre v.intr. : V. disparaître.
AppliquÉ n.m. Élève ayant eu l’insigne honneur d’être admis à l’École d’application.
Argentina n.f. •Grande salle de cours ou d’examen qui occupait autrefois le rez-de-chaussée du « bloc » G, un des quatre bâtiments qui entourent la cour d’honneur. Avant la guerre, on y faisait cours de danse et, faute de partenaires féminines, les élèves y dansaient entre eux, à leur corps défendant. À l’origine, ce nom fut celui d’un dancing bruxellois qui, avant la Deuxième Guerre mondiale, avait la réputation d’être fréquenté par des « efféminés ».
armeS n.f.pl. « Armes spéciales » ou « savantes », c’est-à-dire le Génie et l’Artillerie.
Artiste n.m. Coiffeur de l’E(R)M. Il s’agissait évidemment d’une antiphrase, le Maître reproduisant imperturbablement son « chef-d’œuvre » quels que soient les souhaits de la clientèle. V. razibus.
Aula n.m. Mot emprunté au néerlandais pour désigner le grand auditoire, comme l’on dit en Belgique ou en Suisse. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une grande et belle salle que la plupart d’entre nous ont découverte lors du concours d’admission - avec les sueurs froides de circonstance - mais où peuvent également avoir lieu réceptions, cérémonies ou concerts.
Axe n.m. Axe des Z, cheminée du chauffage central, avant 1940, puis mât du drapeau après la Deuxième Guerre mondiale. Il y eut donc changement de graticule causé par... l’instauration du salut au drapeau! V. intégrale, pine.
B
Babette
n.f. Propriétaire du cheveu - morceau de chanvre selon le Panam - délogé d’une rondelle de beurre.Bac n.m. •Assiette. •Élève le plus corpulent de la promotion. •Shako de grande tenue. •Taxi. •Voiture en général. •Regardez dans votre bac, regardez dans votre assiette. V. bordel.
BaisÉ adj. •Puni. •Vachement vu. V. poiré.
Baising-room n.f. •Petite pièce attenante à la salle de bal. Des canapés s’y trouvaient... •Lieu de rendez-vous très fréquenté.
Bakzenzine n.m. Récipient métallique jadis réservé aux bains de pieds.
Balayeur de piste n.m. Élève dont l’ambition est de faire partie du personnel non navigant de la Force aérienne. V. facteur, matelas pneumatique, personeel.
Balles n.f.pl. Consignes.
Bam-bam n.m. Artilleur monté.
Bander v.intr. •Autrefois, rejeter la « floche » ( le gland ) du bonnet de police en arrière. Une brève digression historique s’impose, à titre exceptionnel, pour souligner l’importance symbolique de ce couvre-chef.
Une dépêche ministérielle datée du 29 mai 1860 précise, en effet,
que les élèves de la 1re division ( division d’infanterie
) porteront le bonnet de police tel qu’il est déterminé par l’arrêté
royal du
15 décembre 1859, n° 11626. Les élèves de la
2e division ( armes spéciales, 2e année ),
seront porteurs du même bonnet, mais avec deux cordonnets écarlates de
chaque côté, et un cordonnet de la même couleur placé à trois millimètres
du passepoil ornant la couture verticale du turban. Pour les élèves de la
3e division ( armes spéciales, 1re année ),
le même bonnet que celui des élèves de la 1re division, mais avec
un cordonnet écarlate placé horizontalement sur le turban, à trois
millimètres du passepoil du bandeau. Le 20 septembre 1887, une disposition
du ministre de la Guerre précisera en outre que le bonnet de police
des élèves de l’École militaire sera orné, comme celui des élèves
médecins et pharmaciens, d’une mentonnière en or semblable à celle du
bonnet de police des officiers...
Banquet n.m. • Banquet d’arrivée, repas que « partagent » pour la première fois Anciens et infects.•Banquet de prom(o), agapes au cours desquelles les meilleurs souvenirs sont une fois de plus évoqués. •Banquet de sortie, fête gastronomique ponctuant la fin des études.
baptÊme n.m. •Cérémonie initiatique mettant fin à la période d’infection et au terme de laquelle le puant devenu infect se métamorphose en jeune élève. •Baptême des antiques, dilution qui leur était réservée.
baptiser v.tr. Procéder au baptême tel que défini ci-dessus.
Bar n.m. •Avant la Deuxième Guerre mondiale, endroit redouté où siégeaient les officiers responsables du maintien de la discipline et de l’instruction militaire, ainsi que leur chef. Ces officiers d’infanterie étaient de semaine à tour de rôle et, à cette occasion, une de leurs attributions était de présider certains rassemblements et appels. Quelquefois, ils s’aventuraient aussi dans la salle d’étude ou au réfectoire, quand les spectres étaient ailleurs. Chacun d’eux était en outre responsable d’une promotion. •Les officiers instructeurs ou de semaine. Slogan d’avant 1940 : « Le Bar, c’est l’ennemi ». À l’époque, par contre, point d’officier de garde à craindre, ce qui semblait faciliter les raids nocturnes. V. adjubar, off de bar.
Baros n.m. Abréviation de baroscope, sobriquet jadis traditionnellement attribué à l’élève le plus rondouillard.
Bathyscaphes n.m.pl. Moules, plat qui figura souvent au menu du vendredi, durant les mois en R, naturellement.
Batrace n.m. Spécialiste que la pratique de son sport favori rapproche des amphibiens.
battage n.m. Le fait de commettre une bévue, une gaffe monumentale dont le souvenir a des chances d’être rafraîchi lors de chaque banquet de prom(o).
Batterie n.f. •Mettre un lit en batterie, le mettre à la verticale, tête en bas. Il arrivait que l’occupant du lit, trop plongé dans ses rêves, surpris par la soudaineté de l’action, ne puisse s’en dégager à temps et qu’un accident involontaire mais bien réel en soit causé. •Voler en batterie, être réveillé brutalement par l’action correspondante. V. sentinelle, tirailleur.
batteur n.m. Gaffeur invétéré, qui bat à jet continu.
Battre v. •Faire une bourde dont l’énormité n’échappe à personne, battre dans sa latte, par exemple, consistant à ramasser une pelle mémorable pour avoir commis l’imprudence de courir le sabre au côté sans prendre un minimum de précautions. •Battre le beurre, être dans la mélasse et tenter vainement de s’en tirer ou d’expliquer le fait.
beefsteak Élève-chef. Ce sobriquet fut attribué jadis à ceux que nous appelons les caques parce qu’il était considéré comme normal qu’un beefsteak soit dur... V. bezon, caque, palmipède.
berloque n.f. Sonnerie marquant la fin d’une séance de cours. Jadis, la breloque ou berloque étant une sonnerie de tambour réunissant les soldats pour la distribution de vivres, ce mot fut choisi en raison de l’analogie du comportement suscité.
Bezon n.m. •Élève-chef, caque de jadis. •Bezon des trines, le septième de la promotion, c’est-à-dire le premier à ne pas avoir le privilège de porter des palmes, ce qui lui valut jadis le surnom de chef de cabinet.
Bezonner v.intr. Obtenir de bonnes notes.
Bezouff n.f. •Signal annonçant le déclenchement d’une bataille d’oreillers. •Par extension, tout ce qui mérite un effort d’attention ou machin dont il est nécessaire de s’occuper avec agressivité (une tranche de viande coriace, par exemple). •Brimade. •Accueil que les Anciens réservent aux « nouveaux » qui viennent de débarquer. Il s’agit d’un brouhaha indescriptible, terrifiant même - ou qui se voudrait tel - les Anciens chantant à tue-tête : « Bezouffs, tra la la! ( bis ), ce sont les bonn’s bezouffs qui font les bons soldats ».
Bezouffer v.tr. Infecter. Il était naguère généralement admis que les promotions superficiellement bezouffées étaient de mauvaises promotions
Bezouffeur n.m. Qui bezouffe avec zèle.
Bible n.f. Petit fascicule de format A5 intitulé « Programme et horaire des cours » de l’année académique (année universitaire, dirait-on en France). Publié par la Direction des études, il comprend la liste des membres du cadre, les grandes lignes de la formation et, par promotion, les titres des cours.
Bicard n.m. ou bique n.f. Cheval du manège.
BITtE ou BITE n.f. •Bitte de chien crevé, injure réservée aux meilleurs copains. •Bitte de Javanais, banane.
blair n.m. Il y a blair, synonyme d’il y a anguille sous roche mais cette dernière formule figurait si souvent dans les dissertations solennellement rédigées par les boy-scouts préparant le concours d’admission qu’il ne pouvait évidemment être question de l’inclure dans le langage de tous les jours.
bleffe n.f. Gaffe.
Blitzbol n.f. Coupe de cheveux du style boule à zéro. V. gazon.
Bloc n.m. Période de flemme pour certains, d’étude ou d’angoisse pour d’autres, le bloc ultime précédant l’examen de fin d’année.
Blokbeest n. Bûcheur invétéré.
Bloquer v.intr. Étudier ferme, bûcher.
Blue-jean(s) n.m.(pl.) Tenue bleue, de gala. V. mac.
BoÎte n.f. •Quand l’École militaire prospérait dans le cadre de l’abbaye de la Cambre, salles de détention au fond de la cour des Tilleuls. •École (royale) militaire, généralement avant l’Applic. •Boîte à tapettes, local où avaient lieu les cours de danse. •Ouvrir les boîtes, tenter l’impossible pour s’évader de la Petite Villa, que ce soit en faisant patiemment glisser le verrou ou à partir de manœuvres nébuleuses mais abondamment décrites dans le Dictionnaire d’argot de la Cambre, document manuscrit dont Luc Wiener (65 A.G.) fut l’auteur.
boÎteux n.m. Pensionnaire de la Petite Villa.
BOMBE n.f. Bombe à eau, récipient fait de papier glacé savamment plié qui devait pouvoir garder son contenu - de l’eau - le temps de parcourir la distance séparant l’évier de la fenêtre. Là, il était transformé en projectile dont l’impact au sol ne passait généralement pas inaperçu. La préservation du secret de la fabrication de ces bombes à quatre faces et pourvues d’un couvercle percé d’un trou de remplissage a perdu tout intérêt quand sont apparus les sacs en plastique.
Bon n.m. Bon pour! Jadis, souche à signer par l’élève qui s’offrait une gâterie - ou par le batteur qui mettait la vaisselle à trop rude épreuve - et par laquelle il s’engageait, le moment venu, à régler l’addition.
bonze n.m. Bonze dynamique, le contraire du bonze statique, ce dernier étant l’élève habituellement immobile sur son siège, apparemment insensible au mouvement brownien qui, sauf circonstances exceptionnelles, anime la majorité des occupants d’une stude.
Bordel ou bordeel n. •Assiette. •« Bloc » réservé aux mollards. •Dans votre bordel, infect! Regardez dans votre assiette et n’en levez surtout pas le nez tant que durera votre repas! V. bac.
Bosbuk n.m. Il ne s’agit nullement d’une autre version du mot néerlandais bosbok désignant l’antilope silvatica connue en Afrique du Sud mais d’un Cher Ancien dont le but est d’ébahir les infects par son comportement particulièrement primitif à table.
Bouffago n.m. Celui qui bouffe à gogo, mange à discrétion, abondamment. V. claque-à-fond.
Bouffe n.f. •Bouffe à mac, festin de celui qui, ayant gagné un pari, se voyait offrir le nombre d’éclairs convenu. Vers 1925, ces gâteries étaient vendues au premier étage du « bloc » M, au prix unitaire de 25 centimes. •La bouffe du Panam est infâme! Expression habituelle de mécontentement après un plantureux repas.
boulon n.m. Personne qui excelle dans l’art de boulonner.
boulonnage n.m. Le fait de boulonner.
boulonner v.intr. Se rendre intéressant mais avec assez d’humour et d’habileté pour ne pas se rendre ridicule et, surtout, en évitant d’agacer un interlocuteur généralement peu enclin à être indulgent.
Bouvreuil n.m. Devoir de Belles-Lettres, à la fin du XIXe siècle, des cours de langue française ayant longtemps figuré au programme.
Boxer v.tr. Pincer, stekker.
Boxon n.m. •Antre des plus infâmes manches-à-balles. •Local réservé aux interrogations orales. •Ce même local accueillant les punis d’arrêts sans accès quand la Petite Villa ne pouvait suffire.V. cale.
Boy-scout n.m. Élève de l’École royale des cadets (aujourd’hui disparue).
Brimade n.f. Farce « spirituelle » faite à un infect coupable de ne
pas avoir respecté une des dispositions de l'ordonnance, d’avoir cherché à
fuir le contact avec les Chers Anciens ou de tout autre manquement. Ces
activités officiellement réprouvées par les Autorités prenaient naguère fin
le mardi gras... Quant à la signification de ce mot, elle est proche de celle
que l’on trouve dans les dictionnaires classiques. Il convient toutefois de
rappeler ici que le but à atteindre est avant tout éducatif : tremper le
caractère et créer un esprit de promotion. Il est souhaitable que le caque
infection soit capable d’interdire les abus, le sadisme destructeur comme
les mesquineries abrutissantes. S’il est conscient de l’importance de sa
tâche - et s’il veut éviter qu’interviennent les Autorités - il rappelera
à ses électeurs qu’il ne peut être question de porter atteinte à la
dignité ni de nuire à la santé physique ou morale des infects. À titre de
brimade, il faut, par exemple, épeler vingt fois ses nom et prénoms de la
dernière à la première lettre ou connaître le sens précis des termes d’argot
de la Boîte. L’incompétence est sanctionnée par la « perte » d’un
certain nombre de boutons à recoudre sommairement pour le lendemain. Il n’est
pas rare non plus de devoir mesurer le périmètre de la cour avec une allumette
ou avec une barre de chocolat. Dans ce dernier cas, quelle que soit la réponse
- imaginée ou non par l’infect - il est exceptionnel qu’une vérification
ne soit pas exigée... V. bezouff.
brimer v.tr. Faire subir des brimades.
Broque ou brosse n.f. •Appréciation correspondant à une note inférieure à la moitié, échec. V. œil, piction, plate, tap.
BroquÉ, brossÉ ou busÉ 1. n.m. Victime d’un broqueur. 2. Part. passé •Être brossé, être recalé. Vers la fin du XIXe siècle, les notes attribuées étaient classées comme suit :
19 ou 20.... |
Parfait ( mais très rare ) |
16, 17 ou 18 |
Très bien ( mais considéré comme inaccessible par la plupart des élèves ) |
13, 14 ou 15 |
Bien |
10, 11 ou 12 |
Assez bien |
7, 8 ou 9.... |
Pas assez bien, d’où au moins une consigne, ou séance, aurait-on dit vers 1910. La 75e A.G. savait que cela « valait » facilement quinze jours d’arrêts. |
4, 5 ou 6.... |
Mal, de deux séances à trois semaines d’arrêts, selon l’époque. |
1, 2 ou 3..... |
Très mal, d’où sanction pouvant aller de quatre séances à un mois d’arrêts. |
Zéro......... |
Punition adaptée à la gravité de la situation. |
S’y ajoutait, conformément au Règlement de discipline en vigueur, la suppression de faveur (c’est-à-dire de sortie) pour une période dont la durée était proportionnelle à la gravité de la sanction.
broquer v. Recaler.
broqueur n.m. Interrogateur nullement impressionné par les déballages les plus astucieux et qui le prouve sans désemparer par les maigres notes qu’il attribue. V. kissak, rossard.
bruiteur n.m. Personnage inévitablement mêlé à la production du bruit de fond qui - sauf circonstances vraiment exceptionnelles - semble devoir régner dans une salle d’étude. V. orateur.
C
cafards
n.m.pl. Claquements sinistres produits par les radiateurs en fonte ( aujourd’hui disparus ), quand l’eau chaude du matin les revigorait. Vu l’heure matinale, il y eut manifestement rapprochement entre la perception du bruit et la perspective de devoir bientôt sortir du lit.CAGE n.f. Cage à idées, une autre façon de dire KHID, sigle correspondant à Koninklijk Hoger Instituut voor Defensie, l’École de guerre d’antan. En 1910, une autre « analogie homonymique » était en vogue, Krijgsschool se disant alors - plus injustement encore - Crétin’ school.
Cale n.f. •Dortoir, chambre commune où tous apprenaient à vivre les deux premières années d’études. •Consigne de rigueur. •Local où ont lieu les interrogations orales. •Cale aux godasses, endroit bien aéré réservé à ces précieux instruments de marche. V. boxon.
camp de vacances n.m. Camp faisant l’objet des règlements G 50 A, G 50 B et G 50 C : celui d’Elsenborn. V. colonie.
Cap n.m. Cap de jour, capitaine de jour.
Capote n.f. Bonnet de bain dont le port s’impose... au bassin de natation.
Caque n.m. •Au sens propre, un des six premiers de sa promotion. •Par extension, élève élu par ses pairs, accepté par le commandement et auquel certaines responsabilités sont confiées. Intermédiaires entre les Autorités de l’École et les élèves, les caques ont vraiment intérêt à ne jamais baisser la garde. Du point de vue étymologique, considérant que seule manque la syllabe ci pour former le mot cacique - au sens de premier lors d’un concours (initialement, celui d’entrée à l’École normale supérieure française) - les linguistes estimeront sans nul doute que ce mot est né d’une figure de rhétorique appelée... syncope. •Caque bibliothèque, s’occupait de la salle de lecture et du prêt des livres de la bibliothèque des élèves. •Caque bouffe, intermédiaire de ménage. •Caque délégations étrangères, responsable des échanges avec les académies militaires étrangères. •Caque étrangers, veille à faciliter l’accueil et le séjour des élèves n’ayant pas la nationalité belge. •Caque infect, chef de la promotion des jeunes élèves ou un de ses adjoints. •Caque infection, Cher Ancien dont une des principales activités est de présider le comité chargé d’établir le « programme » des infects. •Caque opération jeunes, coordonne les activités organisées au profit des jeunes défavorisés. •Caque sport, s’occupe de tout ce qui concerne le sport. •Caque Twio, responsable de la revue Twio (V. ce mot). •Grand caque, selon l’époque, soit premier soit deuxième de promotion ou chef des caques. •Petit caque, du troisième au sixième de promotion (quand le classement obtenu suffisait à les désigner).
En 1937, les six premiers de promotion se répartissaient comme suit :
1er de Prom |
Grand caque (logeait avec les anciens) |
2e |
Grand caque infect (logeait avec les jeunes élèves) |
3e |
Premier caque ancien (logeait avec les anciens) |
4e |
Premier caque infect (logeait avec les jeunes élèves) |
5e |
Deuxième caque ancien (logeait avec les anciens) |
6e |
Deuxième caque infect (logeait avec les jeunes élèves) |
Le Règlement d’ordre intérieur daté de 1997 prévoit, en son chapitre IV, les subdivisions suivantes :
Grand caque |
Élève en cinquième année polytechnique dont le nom a été présenté au Directeur de l’instruction par le commandant de l’École d’application. La proposition ayant été acceptée par le Général, le grand caque de l’année est reconnu lors de la cérémonie de prestation de serment des élèves. Ses compétences s’étendent à l’ensemble des promotions : commander le salut au drapeau, être le porte-drapeau, présider le conseil des caques, etc. Il porte une cordelette d’épaule rouge et blanche. |
Caque rouge |
« Grand » chef dont se dote pour un an une promotion par un vote dont le résultat est accepté par les Autorités. Il est porteur d’une cordelette d’épaule de couleur rouge. |
Caque blanc |
Adjoint du caque rouge, désigné selon le même processus et qui doit, en outre, appartenir à l’autre régime linguistique. Il porte une cordelette d’épaule blanche. |
Caque bleu |
Officier-élève chargé par le commandant de l’École d’application de coordonner l’activité de toutes les promotions dans un domaine déterminé. C’est ainsi qu’il existe cinq caques bleus : caque délégations étrangères, caque étrangers, caque opération jeunes, caque sport et caque Twio. Chacun d’eux porte une cordelette d’épaule de couleur bleue. |
V.
beefsteak, bezon, palmipède.Carreau n.m. Cri d’alarme poussé à l’approche d’un danger galonné qui, sans raison apparente, semblait avoir l’intention de venir déambuler sur les lieux d’un méfait. Il devait signifier : « Tenez-vous à carreau, sur vos gardes » mais les circonstances ne permettaient généralement pas d’être si prolixe.
Caviar n.m. Élève de deuxième année dont la « nomination » n’est pas encore parue au Moniteur belge.
Celui n.m. Celui qui pend, réponse à un curieux qui a posé la question : « Qui ? ».
Chahut n.m. •Chahut de cale, grande opération menée par les Anciens et qui consiste à vider les chambres des infects - en leur absence - et à en mélanger soigneusement le contenu. •Chahut de capes, mêler les capes que les jeunes avaient momentanément abandonnées pour cause de participation aux exercices. •Chahut de stude, dans la salle d’étude. •Petit chahut, aller mettre quelques lits en tirailleur, par exemple.
champetter n.m. Élève dont la vocation pour la gendarmerie s’explique par l’admiration sans borne vouée au garde champêtre (ou au policier communal) de son enfance.
Chanson n.f. Façon « mélodieuse » d’exprimer l’inexprimable. La « Complainte des Marronniers » chantée sur un air datant de la fin du XIXe siècle (Il est de ces choses qu’une femme n’oublie pas), en constitue un exemple révélateur.
Ils ont amputé les beaux marronniers,
Croyant qu’ils servaient à escalader.
La mare aux canards aussi a subi
Cet outrage inutile. Pourquoi ? C’est inouï.
La Boîte manquait déjà d’esthétique,
Mais faut s’incliner, ainsi le voulut Fisque.
Il a décidé qu’c’est un remède pratique
Contre des escapades nocturnes.
C’eût été plus simple de nous demander
Par où on allait pour escalader.
On leur aurait dit : « Mon Dieu, c’est en ballon
Que vient nous chercher le soir Santos-Dumont [3] ».
Brazi, c’est certain, vite l’aurait vu,
Et alors du moins on se serait abstenu
D’enlever à la Boîte de son esthétique.
C’est de la faute à Fisque [4];
De sa part, c’est pas chic!
CHANT n.m. Chant des Anciens, description « mélodieuse » de la vie à l’ERM. Sa première version date probablement de 1932-1933, époque glorieuse de la 93 A.G. et de la 78 I.C. En perpétuel devenir (la 85 I.C. y ajoutant encore un couplet en 1980 et en 1991, le professeur Van Wambeke (100 A.G.) ajoutant le « dernier » en 1992), ce chant se voulait séditieux en lieu et place d’un Pampou récupéré par la hiérarchie. Il fut très en vogue avant la Deuxième Guerre mondiale et les officiers en captivité l’ont souvent entonné, pour son caractère frondeur.
Refrain
Ah ! Plus de soucis
La liberté nous attend, nous sourit
Faisons joyeusement
Pampou sur tous les tracas et les emmerdements
Fuyons à jamais le bar maudit, la villa et les calles
Quel est ce râle
Ce cri de mâle
C’est l’Can Pouette[5] qui crache son venin
On s’en régale, nous les Anciens
1er couplet
Après deux longs ans
D’emprisonnement
Fêtons joyeusement la délivrance
Adieu les boxons
D’interrogation
Et l’infâme piotterie barbante
Pauvre off’ de bar, tu n’diras plus
Silence dans les rangs et n’bougez plus
Allons jeunes gens
Gare à l’alignement
Dans les files et les rangs
2e couplet
Quelqu’un s’est caché
Près de l’escalier
Afin d’piger les retardataires
Comme un affamé
Il s’est apprêté
À bondir du fond de son repaire
Mais les Anciens qu’on ne roule plus
Rient bien au nez de ce Lustucru
Valeureux Rouston[6]
Plein de distinction
Quand tu portes la latte, nous t’adorons
3e couplet
Tous nous connaissons
Ce joli garçon
Qui s’acharne à donner la cadence
Il a pour mission
C’est son ambition
D’harmoniser notre corpulence
Mais en dépit de sa volonté
Le poulain voit son œuvre s’écrouler
C’est que son second
Le Pater[7] grognon
Varie trop souvent les leçons
4e couplet
Au milieu d’la cour
L’air d’un vieux vautour
À pas cadencés il se promène
Au son du clairon
Raide comme un bâton
À ne plus bouger il a d’la peine
Tous nous craignons pour son pantalon
Car son air pincé
Ses doigts allongés
Font croire que l’Nègre[8] va chier
5e couplet
Mais un vieux chacal
Rôde dans nos calles
Cherchant mais en vain quelque charogne
Les pieux en fonction
Les fonds d’pantalon
Regardant passer Brayette[9] qui grogne
Ce matamore nourri de papelards
Par jalousie déteste les braillards
Il tire paradant
Sa latte en gueulant
Au temps pour le 3e temps
6e couplet
Mais un jour voilà
Qu’un p’tit Bamboula[10]
Revenant de l’Afrique lointaine
Le pouc(h)e en bataille
L’air un peu canaille
Vint nous seriner ses p’tites rengaines
Il nous apprit que normalement
Rime en princ(h)ipe avec règlement
Doigts, jarrets tendus
C’(h) est bien entendu
Je ne vous l’dirai plus.
7e couplet
Sautant d’son vélo
Le gros Benito[11]
Pénétra au bar tout en souplesse
Son crâne chevelu
Son ventre dodu
Firent sombrer en nous toute allégresse
Bien souvent il voudrait nous lécher
Puis sournoisement il vient nous baiser
L’état de nos glands
Les rassemblements
Nous valent ses chiages pelants
8e couplet
L’off le plus marrant
C’est Jacques l’impuissant
Dont la voix n’a rien d’une pétarade
À son commandement
Que personne n’entend
Tous les flingues retombent en cascade
Pauvre Kaeckenbeek[12], tu ne diras plus
Rentrons la crosse, fini on n’bouge plus
On n’va pas regretter
De n’plus admirer
Tes beaux mollets d’échassier
9e couplet
Le plus élégant
C’est le Scheel[13] vraiment
Ses yeux l’un à l’autre font la nique
Quant à son derrière
Celui d’une moukère
Ne vaut pas son allure érotique
Quand il vous dit « Zijt ge geen Vlaming »
Vous pouvez être sûr qu’il a vu « pink »
Et tout le monde rit
Quand le Scheel vous dit
C’est très bien vous s’rez puni
10e couplet
Notre grand amour
Celui de toujours
N’a peut-être pas très belle allure
Avouons c’pendant
Qu’Jones est charmant
Quand il fait l’inspection en voiture
Malgré ses guibolles de cavalier
On n’fait pas mieux comme motorisé
Mais faut l’avouer
Quelle hilarité
Quand y s’mêle de commander
11e couplet
Le plus rigolo
C’est pas l’Haricot[14]
Qui nous r’garde avec des yeux d’faïence
Ce soya n’pige pas
Qu’on l’dessalera
Avant que ne vienne la délivrance
On l’a vu, ce grand réformateur
Près de Chabrol, comme il battait l’beurre
À ses inspections
Tous en pâmoison
De Brayette9 vaut-il la succession ?
Chapeau n.m. •Chapeau chinois, ornement qui surmonte l’horloge de la grande cour. •Petit chapeau, tout un symbole au sens quelquefois ambigu, même à l’époque où il était d’usage de le porter sur la tête.
Chasse n.f. Distraction rafraîchissante offerte à l’élève ayant obtenu le maximum lors d’une interrogation orale. À l’abbaye de la Cambre, l’intéressé était lancé dans la mare aux canards avec assez de violence, semble-t-il, pour que la notion de chasse (au gibier d’eau) puisse être évoquée. Une autre formule fut ensuite adoptée : la tête du « supplicié » étant maintenue dans la cuvette d’un WC, un « bourreau » actionnait la chasse d’eau. Quant à la dernière version, plus hygiénique, elle consiste à capturer le coupable et à le jeter, tout habillé, dans la piscine de l’École. V. robinet.
chevelure n.f. Chevelure verte, toison que des paysagistes en herbe s’ingéniaient à faire pousser en guise de chevelure au sommet des bustes de la cour d’Honneur. L’art consistait à y mettre une fine couche de terre ensemencée et à y entretenir une humidité suffisante pour que les semences commencent à germer, donnant aux généraux impavides une chevelure verte du plus bel effet (selon les élèves). Il restait à observer - et à entretenir - la croissance du gazon le plus discrètement possible, afin de déterminer le temps nécessaire aux Autorités pour découvrir le sacrilège… et y mettre fin.
Chiage n.m. ou chiasse n.f. •Confiture. •Discours, rédaction. •Chiage à pouf, art oratoire de celui qui, divaguant selon les lois du hasard, s’exprime longuement pour ne rien dire. •Chiasse kilométrique, texte désespérément long. •Partir en chiasse, commencer un exposé qui s’annonce interminable. •Rédiger un chiage, traiter par écrit, et longuement, le sujet le plus absurde qu’ait pu imaginer un Cher Ancien. V. clache, plek.
Chier v.intr. •Parler. •Chier à pouf, dire peu de choses en beaucoup de mots et surtout sans réfléchir. •Chier des clous, ne pas en mener large, au point d’éprouver des difficultés d’élocution dans l’attente de devoir compéter. •Chier nègre, parler de façon incompréhensible ou attendre patiemment dans la grande cour que l'inspection du dimanche ait lieu...
Chieur n.m. Chieur à pouf, bavard impénitent, maître en chiage à pouf.
Chinoise n.f. •Blanchisseuse. •Jeune fille attirée par le prestige de l’uniforme. •Fiancée.
ChlingomÈtre n.m. Instrument permettant de classer ceux qui puent du bec. Initialement, il se composait d’un long tuyau de capacité titrée, percé de trous auxquels un insecte était suspendu. Le sujet testé devant souffler dans le tuyau, la mesure de l’effet dévastateur de son haleine étant donnée par le nombre d’insectes morts. Cette pratique a depuis longtemps disparu, rendue inutile par les progrès de la science et de l’hygiène!
Cigarette n.f. Un infect avec une cigarette au bout! Ordre péremptoire signifiant que l’infect le plus proche du Cher Ancien d’où il émane a intérêt à lui présenter au plus tôt une cigarette.
CIment n.m. Ciment à prise rapide, purée.
Clache n.f. Confiture d’oranges, d’après le personnel de la cuisine. V. chiasse, plek.
Claquafonner v.intr. Manger abondamment.
Claque-à-fond n.m. Personne capable d’engloutir des quantités invraisemblables de nourriture en un seul repas ; grand mangeur, gourmand. V. bouffagos.
cocu n.m. Élève outrageusement chanceux qui, contrairement aux poires, a échappé aux sanctions et est autorisé à sortir. Au début du XXe siècle, les malheureux « privés de faveurs » dressaient le lit des cocus pour permettre à ces derniers - glorieusement fatigués des exploits accomplis - de se fourrer dans leur tram dès leur retour. En échange, il était de coutume d’apporter du chocolat ou des « pâtés », à l’intention des poires.
co-infect ou CO-IN n.m. Infect faisant partie de l’autre promotion de l’année.
Colo n.m. Colonel, par apocope.
Colonie n.f. Jolies colonies de vacances, synonyme de PIM. V. camp.
ComÈte n.f. Document suspendu à l’un des fils téléphoniques de la cour des Tilleuls, à l’époque où l’EM trouvait refuge dans les bâtiments de l’abbaye de la Cambre. Des allusions « transparentes » et généralement peu élogieuses envers les membres du Bureau y figuraient. Le moment venu, dès que le document était en place, quelqu’un poussait le cri « Comète », ce qui réunissait tous les curieux en un temps record.
ComitÉ n.m. Comité d’infection, élèves de deuxième année qui se dévouent pour coordonner l’action de leur promotion tout au long de l’infection.
Commandements n.m.pl. Dix règles de vie analogues à celles que contenaient les Tables de la Loi présentées au peuple élu par Moïse. Leur dernière version figure dans l’ordonnance, pour que les infects puissent l’étudier, la connaître par cœur et... en tenir compte (sous peine de sanction immédiate). En voici la cuvée 1972.
1. Tes Chers Anciens respecteras.
Les Chers Ancêtres mêmement.
2. Sur les trottoirs ne marcheras.
Ni sur l’asphalte pareillement.
3. Manche-à-balle jamais ne seras.
Ni claque-à-fond vilainement.
4. À table les Chers Anciens serviras.
Avec prévenance et empressement.
5. Tes Chers Anciens connaîtras.
Par leur nom également.
6. Ton ordonnance sur toi garderas.
Et présenteras spontanément.
7. Le sens unique respecteras.
Surtout si cela fait perdre du temps.
8. À la ville ne te rendras.
Qu’en tram uniquement.
9. Au Wap’s et au Toro jamais n’iras.
Pinter tranquillement.
10. Tes Chers Anciens salueras.
À chaque occasion, poliment.
Communication n.f. Communication intra-muros, l’art de se faufiler où il ne faudrait pas, d’ouvrir les serrures les plus récalcitrantes.
compÉter v.intr. Faire preuve de compétence lors d’un exposé oral ou tenter de le faire.
Concombre n.m. Élève ayant revêtu l’uniforme de couleur bien verte du Service médical. Sa devise ? En vert et contre toux.
CongrÈs n.m. Groupement d’élèves que la crainte de ne pas réussir lors de la prochaine interro rendait extrêmement solidaires. Si l’un d’eux faisait miraculeusement un œil, il offrait avec joie des « Baron » à ses camarades ( des barres de chocolat Baron ).
Conseil n.m. •Conseil des caques, réunion présidée par le grand caque et à laquelle tous les caques rouges sont invités à participer. •Conseil de guerre ou tribunal de l’infection, institution animée par des Anciens de haute taille et capables, d’une voix caverneuse, de faire sans la moindre trace d’indulgence le procès des infects. Une cagoule dissimule généralement les traits des justiciers aux yeux de ceux qui comparaissent, comme à ceux du public bruyant que constituent les autres Anciens. Ces derniers, tous en position aussi avantageuse que possible, sont là pour approuver sans réserve le réquisitoire du « ministère public » et conspuer copieusement les plaidoiries des « avocats ». Diverses chansons figurent au programme, dont le fameux « De profundis infectibus » aux paroles évocatrices de l’ambiance :
Refrain
De profundis ( bis ou ter)
De profundis infectibus
Mortibus
Ah, qu’ils ont l’air stupide et bête,
Ces vils infects, quelles sales têtes!
Elles nous inspirent du dégoût
Il n’en est pas de même d’leur cou
1er couplet
Ici, les Anciens se rassemblent
Afin de discuter ensemble,
Si les infects qui viennent d’entrer
Sont dignes ou non d’être strognés
2e couplet
Y a des baros, des dominiques,
Des têtes de Turc à poire syphilitique,
Il y en a pour tous les goûts,
Des strontjes, des bacs et des pilous
3e couplet
Ils nous regardent sans méfiance,
Mais ils vont entrer dans la danse
Et toutes les bleffes qu’ils vont casquer
N’suffiront pas à les rach’ter
4e couplet
La danse des canards et ses charmes,
L’Conseil de guerre et ses alarmes
Feront trimer tous ces sales veaux
Et leur donneront froid dans le dos
5e couplet
Quelques chiasses macaroniques,
Puis une strognade énergique
Tendant leur cou endolori,
Il faudra qu’ils nous crient merci !
6e couplet
Ah, vils infects, toutes vos misères,
Malgré l’Colo et ses cerbères,
Ne vont faire que commencer
Arrivez tous vous faire strogner !
Constiper 1. v.pron. •Constipez-vous, infect!, ordre donné sur un ton péremptoire à tout infect considéré comme incapable de s’empêcher de rire. Celui-ci doit alors incliner la tête et regarder le sol, à ses pieds. Triomphant, le tortionnaire ajoutera alors, fier de « son » calembour : « Regardez comme il est con c’type, hé! ». La « victime » n’a pas intérêt à broncher. 2. v.tr. Occuper trop longuement les toilettes ou une cabine téléphonique, obstruer un passage, etc.
coter v.tr. Coter sec, n’accorder que très maigres notes.
COUILLE n.f. •Palme, insigne que les caques portent sur la manche. •Couille de bouc sur champ d’azur, expression généralement synonyme de refus. •Couille de Jupiter ou couille d’éléphant, de mammouth, boulette de viande, rognons de bœuf ou pomme de terre nature. •Mes couilles ( ou mes balles, par euphémisme ) en parachute, refus irrévocable et sans appel venu, à l’origine, d’un instructeur para des années cinquante. Il existe des synonymes comme « monte là-dessus » ou « tu peux te brosser le ventre avec une brique réfractaire ». V. herbage.
Crachat n.m. Crachat de nana, pickles ou quelque chose qui y ressemble. V. rochelpot.
credo n.m. Credo de l’infect ou synthèse de l’infection : l’Ancien a une allure dégagée, l’infect un blair constipé de bonze amorphe. Quoique...
crevaison n.f. Activité consistant à faire crever quelqu’un.
crever v.intr. Passer un moment sans nul doute difficile mais dont l’issue n’est heureusement jamais fatale.
cri n.m. Cri de guerre, signe de ralliement
généralement très sonore adopté par une promotion. La
75e A.G. avait adopté le « douw-douw », bruit
qui donna naissance au verbe « douw-douwiser », ce qui
signifiait prononcer avec force cette onomatopée. La 89e TAW, encore
à Leopoldsburg, a choisi le mot zarabanda (version espagnole de sarabande)
en raison du passage de film dans lequel une jolie actrice dansa de manière
inoubliable (selon ceux qui, à l’époque, n’avaient encore mérité que le
titre de puant).
Crotte n.f. Crotte d’éléphant, pain de veau.
Cuir n.m. Héritier des anciens sapeurs porteurs du tablier de cuir : « géniaque ». V. pou.
Cuisse n.f. Cuisse de vierge, adorable quartier de poire cuite baignant dans un excellent jus de sucre liquide; poire.
D
Danse
n.f. Danse des canards, trémoussement exécuté à la fois en sautillant à croupetons et en tournoyant sur soi-même, sur la pointe des pieds, le klippe enfoncé au maximum, visière sur la nuque, les index à hauteur des yeux, pointés vers le haut. Initialement, il était destiné à forger le caractère et pratiqué à cette fin autour de l’étang de la Cambre.DÉballage n.m. Dans le cadre d’une interrogation orale, réponse du style : « Je ne sais rien mais je dirai tout ».
DÉballer v.intr. Tenter de répondre aux questions posées lors d’une interrogation orale ou, dans un contexte plus général, donner d’abondantes explications à un interlocuteur qui n’en demandait pas tant.
dÉcalage n.m. Le fait de l’élève devant quitter la promotion à laquelle il appartient pour aller mûrir dans une autre.
DÉcaler v.intr. •Ne pas occuper la place prévue, c’est-à-dire l’action du cavalier désarçonné par le cheval et qui atterrit comme il le peut ou de celui que les événements forcent à redoubler une année. •Ne pas décaler de sa trine, constiper... l’endroit.
DÉcaleur n.m. Élève contraint d’aller approfondir ses connaissances
dans une prome autre que celle à laquelle il appartenait ; redoublant, « bisseur », transfuge venu d’ailleurs. Quant au « trisseur », il appartient à une espèce vraiment rare qui ne survit que par accident.dÉconstiper v.tr. Ôter la gangue des plus mal léchés, les délivrer des absurdes timidités de l’âge ingrat, leur faire admettre - dans la bonne humeur - que la discipline fait la force principale des armées.
DÉgueulÉ n.m. Dégueulé progressif, spaghettis à la sauce bolognaise.
De profundis : V. Conseil de guerre.
DÉsinfection n.f. Séance d’infection poussée à l’extrême.
diluÉ adj. Trempé, mouillé.
Dilution n.f. Dilution intégrale, douche rafraîchissante qui s’abattait brutalement sur la tête des distraits déambulant sous certaines fenêtres. Vers 1910, cette menace pesait tout particulièrement sur les antiques se rendant au mess par le « trou de balle » de l’École de guerre en longeant le « bloc » occupé par des élèves nouvellement admis à l’Applic. V. flotte.
DiplÔme n.m. Document remis « solennellement » à l’infect ayant subi avec succès les épreuves préparées par les Chers Anciens et qui est dès lors considéré comme digne de porter le titre de « Jeune élève ».
disparaÎtre v.intr. Tous les infects, disparaissez! Au réfectoire, formule ayant le pouvoir de faire plonger les « prétendants au baptême » sous les tables. Ils y restent jusqu’à ce que les Chers Anciens aient jugé bon de les en faire émerger par l’injonction : « Apparaissez! ». V. plongée.
Distillerie n.f. Chaire de mathématiques, selon les polytechnicien(ne)s.
Dominique n.m. •Squelette servant de matériel didactique à l’infirmerie. •Élève le plus maigre de sa promotion, grand échalas. Certains amateurs de jeux de mots préférèrent l’appeler Oscar.
dormir v.intr. Le matin, à table, quand les Anciens grognent d’un air extrêmement revêche : « Les Anciens dorment jusqu’à huit heures! », cela signifie qu’ils sont certes obligés de soumettre leur corps aux exigences de l’Autorité et d’être à table mais qu’ils ont décidé de rester mentalement dans les bras de Morphée jusqu’à l’heure précisée. Les infects considèrent généralement qu’il s’agit là d’une aubaine. V. silence.
Dortoir n.m. Amphithéâtre.
double-six n.m. Personnage extrêmement satisfait de sa personne, jadis ainsi surnommé parce qu’il posait toujours. V. gobo.
Duel n.m. Duel au cirage, divertissement qui mettait face à face deux combattants nus jusqu’à la ceinture et armés d’un bâton passé au cirage. Le vainqueur se reconnaissait à la couleur de sa peau.
E
ÉlÈve
n. Jeune élève, privilégié qui, ayant été baptisé, est pleinement digne de suivre les cours de première année. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.Escalade n.f. Sport qui semble avoir eu de nombreux adeptes parmi les élèves de l’abbaye de la Cambre. Il consistait à se mettre en tenue, avec chapeau mou, et à sortir soit par la fenêtre de l’infirmerie, soit par-dessus les prisons de la cour des Tilleuls ou, encore, à travers la mare aux canards. Les extraits de chanson suivants datent de la fin du XIXe siècle mais sont explicites :
Nous n’sommes pas des découcheurs
Vraiment, c’est trop bête, bête
Nous sommes escaladeurs,
Et faisons la fête, fête.
Une fois qu’en cet antre, on se laisse enfermer,
Par la porte où l’on entre, y a plus moyen d’filer
Il ne reste qu’un plan :
celui d’escalader.
Escalader v.intr. Sortir la nuit, sans autorisation ; faire le mur.
Esclave n.m. Domestique de promotion. V. trotte.
Eunuque n.m. Le contraire de martyr ou de maq(uereau), parce qu’incapable de s’afficher en compagnie d’une femme. V. maq(uereau), martyr, sloef.
expÉdition n.f. Action nécessairement pimentée par la prise de risques inutiles : gagner les toits pour y fumer une cigarette, par exemple.
Extradrill n.m. Séance de drill que les Anciens organisent à leur façon.
F
Facteur
n.m. Élève dont l’ambition est de servir au sein de la Force aérienne. Peut-être un puant a-t-il un jour salué réglementairement un postier revêtu de son uniforme de couleur bleue... Quoi qu’il en soit, celle-ci pourrait être à l’origine de ce choix. V. balayeur de piste, matelas pneumatique, personeel.FÉlix n.pr. Doyen - ou le plus gros - des poissons de l’étang qui orne la cour de l’École d’application.
Feu n.m. Un infect avec du feu au bout! Ordre d’allumer la cigarette du Cher Ancien.
Fifrelin n.m. Un rien, une très petite quantité. Cette acception se retrouve dans le langage courant mais, ce qui est particulier à l’École et à divers milieux estudiantins, c’est la définition donnée au mot. Longue, compliquée et peu civile, elle devait pourtant être connue par cœur.
filleul, -eule n. Puant, infect puis - si tout se passe bien - jeune élève dont un Cher Ancien est le parrain.
Flemme n.f. •Battre sa flemme, flemmarder, buller. •Grande flemme, au début de ce siècle, aucune activité au programme. Fin des années vingt, ce fut synonyme d’étude du matin. À l’époque, il est vrai, le réveil avait lieu à 5 h 30 mais l’étude n’était au programme de la matinée que deux jours sur les six que comptait la semaine de labeur. En 1939, grande flemme est synonyme d’étude complémentaire car, pour certains, elle permettait de faire un petit somme sous le banc, la tête et les épaules sur la vaste planche à dessin inclinée sur le pose-pieds transversal, sous le pupitre ! •Petite flemme, escrime.
Flemmer v.intr. N’avoir d’autre activité visible que celle de battre une flemme.
Flexion n.f. Le fait d’un infect initialement debout qui conforme sa taille à l’idée qu’en a un Cher Ancien en fléchissant les jambes au maximum, le tronc restant à la verticale.
FlÉchiR v.intr. Fléchissez ! Ordre d’exécuter une flexion correspondant au statut d’infect.
flottagosse n.m. Incorrigible farceur.
Flotte n.f. Bonne blague.
flotter v.intr. Raconter des flottes.
Foef n.m. Japanse foef, tranche d’ananas ; une approche de la Question semble avoir été imaginée au prix de quelques « hypothèses simplificatrices »...
Foire n.f. Foire d’été, mois de force.
Formule n.m. •Total pondéré d’après la gravité des punitions encourues. Des points étant ainsi attribués, le détenteur de la plus petite formule en fin d’année est perdant et paie une bouteille. •Phrase-type à connaître par cœur et dont voici deux exemples. Formule avant de pouvoir passer à table : l’abominable vil infect ( nom ) présente ses respects au Cher Ancien ( nom ) et l’assure de son dévouement bassement servile. Il sollicite pour son ignoble personne de se vautrer à cette table pour y assouvir ses instincts de nutrition les plus superfétatoires. Formule de Pampouine, dichloropentalekomephisticophelepas-moilbolduchatacetylomorphinemanpoleontrophiltheoorsobenzinonaphtopropilacetylenemusoxo. •Faire de la formule, voir son capital en sanctions croître et embellir.
forniquer v.intr. Tenter d’agencer tant bien que mal et en toute hâte ses effets d’habillement.
Fort n.m. Fort Chabrol, un certain local d’interrogation, à l’abbaye de la Cambre, local dans lequel un élève qui « s’y était enfermé » causa des dégâts comparables à ceux du siège soutenu par un forcené, en 1899, rue de Chabrol à Paris.
Forteresse n.f. Artillerie de forteresse. V. gazon.
Fossile n.m. •Professeur de géologie. •Élève de quatrième ou de cinquième année. Longtemps au sommet de la hiérarchie, il semble avoir été parfois détrôné par le « Teuf-teuf ». •À la fin du XIXe siècle, plus ancien qu’antédiluvien. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
FoudroyÉ n.m. Porteur des demi-foudres - ou des foudres, selon le cycle - de breveté d’état-major.
fourneau n.m. Pipe.
fregoli n.pr. Faire son petit Fregoli, les appliqués n’ayant pas toujours eu le droit de se trouver en pékin à l’intérieur de la Boîte, aller se changer dans un local dégoté extra-muros. À l’intention de ceux que l’origine du mot pourrait intriguer, les bons dictionnaires précisent que Leopoldo Fregoli, acteur italien, vécut de 1867 à 1936. Sa spécialité ? Les scénarios dans lesquels il allait jusqu’à assumer lui-même soixante rôles différents, sans omettre de se costumer en conséquence.
fregolitique adj. Au point de vue fregolitique, dans le but de se changer à l’extérieur de l’École...
FrÈre n.m. Petit frère, membre viril ou... titre donné au cahier de la 88e Prom TAW.
Fricoter v.intr. Porter ses effets hors d’ordonnance, rendre la tenue réglementaire plus attrayante en la modifiant.
Fumer v.intr. Fumer sec ou fumer une torche, le paroxysme de la rage.
fumier n.m. Personnage le moins fréquentable d’une promotion.
G
Gamelle
n.f. Militariste naïf et intransigeant.GAZ n.m. •Contenu des bulles s’échappant en abondance d’un breuvage comme le champagne. •Le liquide correspondant. •Payer le gaz, offrir le champagne ou le mousseux, ce dernier étant davantage à la portée de la bourse des jeunes.
Gazon n.m. •Artillerie de forteresse. •Gazon japonais, type de coiffure remarquable par sa brièveté, cheveux tondus à raz, coupe militaire. V. blitzbol, forteresse.
geÂre n.m. : V. jar.
Girafe n.f. Perchoir duquel il convient de se laisser choir, au bassin de natation.
Girl n.f. Pom-pom girl, demoiselle dont le poids semble - à vue de nez - compris entre 40 et 60 kg. V. mollard, sumo.
gobo n.m. Personnage incapable d’imaginer que les sourires de ceux qui l’entorent ont pour principale origine son autosatisfaction outrancière soit, autrement dit, la façon dont il se gobe. V. double-six.
Gosse n. Élève paraissant si jeune qu’il serait permis de croire qu’il y eut erreur à propos de son âge.
Groepsex n.m. Spaghettis. La Revue X - par laquelle l’A.I.A. permettait à ses membres de faire connaître leurs dernières découvertes - ne peut être soupçonnée d’avoir enflammé à ce point l’imagination de ses lecteurs. La vulgarisation des films X, par contre, pourrait y avoir contribué.
Guife n.f. Gueule, par euphémisme.
H
Habile
adj. Avantageux, aimable.Heftepiet n.f. Moutarde, peut-être parce qu’il arrive qu’elle monte au nez.
Herbage n.m. Palmes que les caques ont le privilège de porter. V. couille.
Heure n.f. La vingt-cinquième heure, celle qui précède le départ en permission. Au début de ce siècle, et sauf sanction, les sorties étaient autorisées le jeudi, de seize à vingt-deux heures et le dimanche, de la fin de la messe à vingt-deux heures. En 1928, ceux qui n’étaient pas «privés de faveurs» ont pu, une fois par mois, bénéficier d’une permission du samedi à dix-huit heures au dimanche à vingt-quatre heures. D’où l’importance historique de cette «vingt-cinquième heure»...
Heusquin! excl. Nom d’un Ancien de la 82 I.C. pour qui l’infection se résumait à se faire raconter de bonnes blagues. Prononcer ce mot avec énergie à l’adresse d’un infect signifie qu’il est prié d’en raconter une sur-le-champ. V. intéresser.
HiÉrarchie n.m. Pyramide des titres basée sur le numéro de la promotion à laquelle l’élève appartient. Nous trouvons, dans l’ordre alphabétique : ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
I
IndisposÉ
adj. Obligé de quitter la classe pour se rendre aux toilettes, à une époque où il était impensable d’ouvrir les portes de l’E(R)M aux jeunes filles.Infect n.m. Élève qui vient d’arriver à l’École et n’a pas encore été accepté par les Anciens. Cet état transitoire constitue un handicap sérieux auquel l’infection remédie. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
infecter v.tr. Procéder à l’infection. V. bezouffer.
Infection n.f. •Période au cours de laquelle les élèves de deuxième année parachèvent la PIM (Sigle correspondant à Phase d’initiation militaire) que la Direction de l’Instruction organise au profit des puants. Sauf incident de parcours, sa fin est couronnée par la cérémonie du «baptême». •La transmission de valeurs correspondante.
Instrument n.m. Heavy instrument, demoiselle dont il est considéré que le poids - entre 60 et 80 kg - pourrait nuire aux bonnes relations. En vérité, il ne s’agit là que d’un obstacle mineur : n’est-il pas d’autres valeurs que la grâce ? V. girl, mollard, sumo.
IntÉgrale n.f. Mât du drapeau, dans la cour d’honneur. Ce terme fut adopté quand le mât se terminait par une partie courbe à laquelle était attachée une lampe. Il avait ainsi la forme du signe mathématique qui lui a valu ce nom.
IntÉresser v.tr. •Intéresser un Ancien, lui raconter des histoires. •Intéressez-moi, infect! Le Cher Ancien ordonne à l’infect désigné de lui raconter n’importe quoi, n’importe comment, de tenir le crachoir sans désemparer, jusqu’à ordre contraire généralement exprimé en termes peu élogieux du genre « Cette chiasse est amorphe! ». V. Heusquin.
J
Jambe
n.f. •Des jambes! ou Donnez des jambes! Dépêche-toi ou cela va barder. •Dans les jambes! Expression favorite des maîtres d’équitation ou des instructeurs du manège et signifiant que mieux valait courir.Jar n.m. •Maître d’armes, l’un d’eux aimant à
dire jadis, avec l’intonation qui convient : « Passons à un autre jar
( genre prononcé geâr ) d’exercice ». •Instructeur. •Exercice,
par extension. La formation de quelques mots composés en découle : jar(-)baleine
(instructeur de natation), jar bon Dieu (messe),
jar(-)lambic (service en campagne), jar(-)phoque ou jar narquois
(natation), jar(-)pointe ou jar à pointe (escrime), jar(-)pommeau
ou jar cheval (équitation), etc.
jas n.m. Membre du personnel auxquelles ont été dévolues les œuvres serviles, « technicien(ne) de surface », dirait-on de nos jours.
Jeune n.m. Élève de première année qui a passé le cap du baptême. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
Jouir v.intr. •Être dans un état de douce euphorie. •Souffrir beaucoup.
Jouitif adj. Pénible, par antiphrase.
JOUR n.m. •Jour d’arrêts dans le quartier, vers 1910, interdiction de sortir le mercredi ou la moitié du dimanche. •Jour de cale, jour d’arrêts à passer dans la chambre, sanction autrefois toujours « commuée » en six jours d’arrêts dans le quartier, punition moins grave, certes, mais nettement plus désagréable à subir. •Jour de plomb ou jour de boîte, passé jusque naguère à la Petite Villa.
Jules n.m. •Concierge dont une des attributions les plus connues était jadis de fermer à double tour la porte de la cellule des malheureux venus méditer bien malgré eux sur les valeurs de notre société. •Aller chez Jules, aller prendre place dans le local correspondant ou… sur le trône où tout un chacun va discrètement.
K
Kissak
n.m. Salaud, qui sacque. V. broqueur, rossard.Klip ou kliPpE n.m. Le képi, cette éternelle pomme de discorde, l’élève ayant autrefois une conception de l’élégance incompatible avec l’opinion des membres du bureau de service de la Cambre, par exemple.
KMS n.m. À table, sigle plus facile à prononcer que Koffie, Melk, Suiker.
Kwillebabbe n. Serviette.
L
Latte
n.f. Sabre droit, de cavalerie, ou épée du Roi.levÉe n.f. Levée de colles, bouffée d’oxygène octroyée périodiquement aux saturés, les sanctions étant remises. Le 21 juillet, jour de la fête nationale, fut un de ces moments privilégiés. V. réglementaire.
liagre ou bombardement liagre! excl. Au sein de la
75 A.G., vers 1910, cri suivi de l’ouverture d’une fenêtre au premier
étage du
bâtiment D (côté cour d’honneur) et du lancement d’un objet -
généralement une bouteille vide - en direction du « caillou »
du général Liagre dont le buste constituait apparemment une cible de choix.
Selon que le but était atteint ou non, fusaient des applaudissement ou des
railleries des « spectateurs » juchés sur les radiateurs et les tablettes des
fenêtres. Les Autorités ayant remarqué que le petit square fleuri entourant
la statue était jonché de débris de verre ont compris le manège... et fait
clouer les fenêtres d’où avaient lieu les lancements. Ainsi prit fin la
pratique de ce sport au demeurant fort injuste envers le premier officier issu
de l’École militaire à en assumer le commandement.
Lion n.m. •Cheval du manège, autrefois, depuis qu’un élève s’est entendu hurler : « C’est pas un cheval, c’est un lion ». •Jouer lion, quitter le réfectoire sans manger.
Livre n.m. Livre de prières, petit volume relié contenant réflexions et gravures nullement recommandables aux mineurs d’âge et que certains consultaient apparemment avec toute la dévotion voulue au cours de la demi-heure jadis consacrée... au culte.
Loezen n.pl. Vette loezen, berlingot de lait AA, supplément de lait. Une promotion soucieuse d’éviter l’emploi du dialecte anversois y a préféré les mots «vette boezem ». V. tiet.
Lul n.m. Personne dont le tour est venu d’être de service, le lul van de week l’étant pour une semaine.
M
Mac
ou maque n.m. Grand maq(uereau), grand maque, grand maq ou grand mac, tenue de cérémonie.Macadam n.m. Cour d’honneur.
macaque n.m. Vers 1890, sobriquet dont était gratifié l’élève considéré comme étant manifestement le plus laid de sa promotion. V. bezon.
Maffer v.intr. Forme francisée du verbe néerlandais correspondant à dormir.
Maffeur n.m. Grand dormeur.
Mafkop n.f. Personne ayant toujours l’air de devoir lutter pour rester éveillée.
mÂle n.m. Chaud mâle, type bien, au début de ce siècle, le mâle des mâles, étant par conséquent le chic type par excellence.
manchaballiser v.intr. Adopter (ne serait-ce que très provisoirement et par nécessité) l’attitude aussi prévenante qu’attentive du manche-à-balles.
manche(-À-Balles) n.m. Lèche-bottes selon lequel la flagornerie est une qualité nécessaire – même si elle n’est pas suffisante – pour réussir.
maque n.m. : V. mac.
Maq(uereau) n.m. Titre de noblesse de celui qui préfère assurer ses arrières par la quantité plutôt que par la qualité ; don Juan reconnu pour ses exploits d’alcôve, coureur de jupons ou « polygame ».
Martyr(e) n. •Maladroit(e). • Personne sourde aux conseils avisés de ses condisciples, promise aux pires calamités mais qui s’accroche à l’idée qu’elle a finalement rencontré le (la) partenaire idéal(e). Cette acception vient vraisemblablement d’une sorte de dicton d’avant-guerre : « les fiancés sont des martyrs ». •Fiancé(e), petit(e) ami(e). •Martyr au cube, doux rêveur que la passion dévore et dont chacun est convaincu que le réveil ne saurait tarder. V. eunuque, maq(uereau), sloef.
Masochiste n.m. Spécialiste en athlétisme.
Masse n.f. Autrefois, somme d’argent accumulée grâce aux prélèvements effectués d’office sur la paie des candidats officiers. Devenus officiers-élèves, enfin considérés comme assez mûrs pour gérer leur dû, ils s’empressaient généralement de « placer » ce pactole en faisant l’acquisition d’une (petite) voiture.
Mastasses n.f.pl. Moustaches, mot découvert grâce au défaut d’élocution d’un élève d’expression néerlandaise.
Mataf n.m. Candidat officier de marine.
matelas pneumatique n.m. Élève rêvant d’appartenir à la Force aérienne. V. balayeur de piste, facteur, personeel.
Matuvu ou M’as-tu-vu n.m. Sobriquet dont furent gratifiés plusieurs commandants de l’E(R)M.
MÉtro n.m. Faire le métro, brimade consistant autrefois à passer à quatre pattes sous les tables du réfectoire.
Minder-valide n.m. Spécialiste en cross dont le handicap n’est autre que de ne pas avoir été sélectionné pour participer à des épreuves sportives considérées comme plus « nobles ». V. play-boy.
Mixture n.f. Hochepot servi jadis le vendredi soir, en hiver.
Mixturer v.tr. •Mélanger avec ardeur des produits de préférence gluants. •À table, placer les convives de telle sorte que chaque infect soit pris en sandwich entre deux Anciens. Ces derniers, hormis quelques petites attentions accordées le plus arbitrairement du monde à leurs voisins de table, sont surtout là pour veiller à ce que ces derniers s’éclipsent avec toute la célérité voulue quand ordre leur en est donné.
Moeze n.m. Aumônier, par « double troncation » pourrait-on affirmer, le mot se disant aalmoezenier en néerlandais. V. œil, sorcier.
Mollard n.m. Demoiselle admise à l’ERM. V. girl, instrument, sumo.
Monsieur n.m. Avant la Deuxième Guerre mondiale, il était vivement recommandé aux nouveaux arrivés de connaître en quelques jours le patronyme de tous les élèves de deuxième année. Ce nom de famille devait être précédé de « Monsieur » quand un infect avait l’outrecuidance - ou était dans l’obligation - de se présenter à un de ceux que l’on n’appelait pas encore les Chers Anciens. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, pourri, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
Motif n.m. Motif de punition, couverture réglementaire donnée à une sanction disciplinaire. Dans ce cadre, « avoir gravement manqué à ses devoirs militaires» semble avoir été longtemps synonyme d’obtenir successivement deux notes désastreuses. V. broque.
Moule n.m. •Crachat, sens s’inspirant probablement du plus pur dialecte bruxellois mais aussi des pancartes affichées dans certains locaux de l’abbaye de la Cambre. Elles portaient en effet, au recto, la mention « Prière de ne pas cracher sur le parquet » et, au verso, l’adresse de la Société protectrice des moules parquées. D’où d’innombrables développements littéraires relatifs à ces mollusques aux multiples vies. •À moule, à chambarder, à détruire. L’expression la plus employée à une certaine époque semble avoir été « À moule la rijstepap », la régularité et la fréquence avec lesquelles la bouillie de riz était servie faisant déborder la coupe. •Péter à moule, ne plus être maître du galop de son cheval ; prendre la fuite. •Ficher des trams à moule, éparpiller rageusement couvertures, draps, oreillers et matelas.
mousse à raser n.m. Fromage blanc que les Belges dénomment de la maquée.
Muette n.f. Péter une muette à l’off de bar, observer un silence aussi total qu’inhabituel dès son entrée dans le réfectoire.
N
Nanardise
n.f. Parole digne du Nard. Ce sobriquet fut jadis celui d’un capitaine-commandant chargé de donner des cours d’administration militaire, en raison du ton nasillard sur lequel il savait formuler des exigences du genre : « Je veux que l’élève absent vienne me donner son nom ». L’imiter, c’est-à-dire chier Nard, se faisait du nez, bien entendu.NapolÉon! ou polÉon! excl. Réponse immanquable à une lapalissade.
NÉnuphar n.m. Nénuphar de bac à merde, injure poétique datant de l’époque romantique à l’ERM, c’est-à-dire des années 1950.
Neutron n.m. Chercheur civil de l’ERM.
nom n.m. Nom de guerre, pseudonyme sous lequel l’infect était tenu de connaître le Cher Ancien. Au début de ce siècle, la complexité étant généralement préférée à la simplicité, ce dernier pouvait se nommer Hadji-Halef-Omar-ben-Hadji-Abdul-Abbas-ibn-Hadji Daoud-al-Gossarh, par exemple.
Nombre n.m. Nombre parfait, soixante-neuf, de l’avis de tous et de manière tout à fait stable.
Nu adj. Tout nu, situation du militaire dont la tenue n’est pas boutonnée de bas en haut.
O
Œil
n.m. •Considérer d’un œil calcaire, être on ne peut plus indifférent à la question. •Œil de Matu, horloge surmontant la façade du « bloc » F, « Matuvu » étant le sobriquet mobilisateur à l’époque où la guerre froide ne préoccupait pas encore les esprits. •Œil de Moscou, horloge de la cour d’honneur ou aumônier suspecté d’espionnage pour le compte du commandement. •Œil de Pékin, horloge de l’École d’application. •Faire un œil, obtenir exactement la moitié des points. V. moeze, sorcier.Off n.m. Off de bar, vers 1910, lieutenant-instructeur de service. Ce fut ensuite l’officier de garde, être d’apparence humaine mais incapable de comprendre que le fait de se lever à six heures au plus tard est une torture indigne de la deuxième moitié du vingtième siècle. V. adjubar, bar.
orateur n.m. Personnage adorant faire preuve d’éloquence à tout propos, généralement dans le but de provoquer de terribles joutes verbales qui font oublier jusqu’à l’existence des bruiteurs.
Ordonnance n.f. •Document extrêmement important contenant l’ensemble des prescriptions édictées par les Anciens. Les infects y trouvent une longue liste d’obligations, d’interdits, d’objets à apporter mais aussi l’alphabet, le vocabulaire, les formules à connaître par cœur sous peine de brimade, le programme, le texte de chansons comme le Pampou, le logo de la promotion et diverses illustrations destinées à terroriser ou à dégoûter... •Être à l’ordonnance, se conformer scrupuleusement aux prescriptions, être en tenue réglementaire.
OSCAR n.m. : V. Dominique.
P
palabre
n.f. Interrogation orale. V. déballage.PalmipÈde n.m. Élève-chef, bezon ou caque, en raison du droit de porter de l’herbage, des palmes, sur les manches. V. beefsteak, bezon, caque.
Pampou n.m. •Le fait d’extérioriser la satisfaction d’avoir mené à bien une tâche par un geste qui aurait été cher au colonel Lasserre (14 A.G.), commandant de l’École du 25 mars 1886 au 25 décembre 1889 : poing fermé, avant-bras à l’horizontale, pouce tendu vers le haut. •Tri extrêmement sévère opéré par l’élève qui considère comme terminée - avant de l’avoir entamée - l’étude de certaines parties de la matière, que ce soit en raison de leur « opacité », du coefficient d’importance considéré comme négligeable ou des délais disponibles : «tuyauter». •Réjouissances, feux de joie, fête marquant une fin de cours ou celle de l’année. •La fin des études, marquée par le Grand Pampou. •Publication pas toujours très sérieuse à l’usage du cadre et des élèves. Une de ses particularités est de reparaître après de longues périodes d’absence. •Air manifestement inspiré de La Petite Villa. Il a subi plusieurs améliorations avant d’être considéré comme présentable (en milieu militaire) à partir de 1935. En 1976, à l’instigation de l’Association des Anciens, un couplet rédigé en néerlandais - que nous devons à Y. Deleu, 130 Pol - y fut ajouté. Le chant de l’École est un air manifestement inspiré de La Petite Villa et, dans ce cadre, faire Pampou, signifie saisir une chaise quand vient le moment d’évoquer le numéro de la promotion puis en marteler le sol avec force.
En voici les paroles actuelles.
1.
Comment faut-il que l’on s’arrange
Pour fair’ tout’ les cal’ que l’on a ?
On n’a pas assez d’dimanches
Pour les fair’ à tour de bras.
Chier nègr’, on s’en fout, ça repose,
Mais sortir, ça c’est bien autre chose.
Ah, quell’ boit’, quell’ vie que cett’ vie-là,
Quand on ouvr’ un’ port’, c’est cell’ de la Villa!
2.
Ja weeral zoals gewoonlijk
Worden wij gestraft voor niemendal
En weer zijn wij, brave jongens,
Steeds de dupe van ‘t geval
Maar weldra zullen de rollen keren ;
Wel dan kunnen ballen ons niet schelen
En als wij dan heersen over ‘t heelal
Zullen wij Pampou bevelen overal!
3.
Les murs suintent la tristesse,
Les tombeaux pleurent avec nous,
Car parents, amis, maîtresses,
Nous n’avons plus rien du tout.
Êtr’ cocu, on s’en fout, ça port’ veine.
Mais ce qui nous fait le plus de peine,
C’est qu’pendant la seul’ jeuness’ qu’on a,
On couch’ toujours seul dans la Petit’ Villa!
4.
Mais il faut que ça finisse,
La ... n’ira plus,
Plus jamais à l’exercice,
C’est fini, le jour viendra,
Où quittant la livrée d’infortune,
Et le bagn’ où ... ans on trima,
On fera, et cent fois plutôt qu’une,
Pampou sur la Boit’ et la Petit’ Villa!
pampousanT n.m. Heureux mortel qui estime avoir de bonnes raisons de pampouser. Ce terme désignait plus spécialement les élèves en dernière année, au cours des quelques mois dont était prolongée leur année scolaire pour leur permettre de préparer l’ultime épreuve avant l’envol. D’où le titre d’un ouvrage rédigé par la 75 A.G. : Rouge et Pampousante...
pampouser v.tr. •Faire Pampou. •Pampouser un cours, le considérer comme terminé.
Panam, panama ou Paname n.m. •Sergent de ménage, gestionnaire qui ne peut avoir commis seul tous les méfaits qui lui furent jadis attribués. À l’origine, le Panam se faisait copieusement chahuter si un plat paraissait « incomplet », non conforme au menu. Un jour, selon la rumeur, un Panam de l’applic se serait suicidé en laissant un sérieux déficit dans la caisse, etc. Quoi qu’il en soit, ce mot évoqua les jours les plus sombres de l’affaire de Panama, ce scandale financier qui secoua la France et la IIIe République en particulier. •Le contraire d’un tuyau, le mot panam évoquant immanquablement les pires ressentiments. •Collègue dont la spécialité est d’emprunter durablement tout ce qui lui manque mais surtout sans demander l’assentiment de celui que les apparences permettraient pourtant de considérer comme étant le propriétaire légitime. •Paname de promo, le plus doué de la promotion en cette matière, le Grand paname se distinguant en outre par l’incroyable diversité d’ustensiles qu’il s’approprie. •Paname en titre, l’Économe de l’École militaire, au début du XXe siècle.
Panamiser v.tr. Emprunter durablement et sans le demander, quelque chose qui appartient à un autre.
Panneau n.m. •Le contraire d’un tuyau. •Feu vert, signal annulant la mise en état d’alerte provoquée par le cri de « carreau » ( même s’il ne fut que sous-entendu, vu la rapidité du déroulement des événements ).
Papier-trine ou papier chiatoire n.m. Article biodégradable à usage général.
Papillon n.m. Sortir en papillon, en grande tenue mais sans porter le manteau, malgré le froid, par coquetterie.
Paradis n.m. Lieu sacré réservé aux Chers Anciens.
parallÉlipipÈde n.m. Parallélipipède des vêtements, forme géométrique que devait absolument avoir la pile de vêtements rangés dans la cassette.
Parloir n.m. •Porte du fond de la cour d’honneur, à l’abbaye de la Cambre. •La cour elle-même.
Parrain n.m. ou marraine n.f. Cher Ancien soutenant l’infect dont le nom figure à côté du sien sur la liste de parrainage. Certains ignorent encore sur la base de quels critères cette liste fut établie mais d’autres pensent que le fait d’avoir obtenu la même place - à un an d’intervalle - lors du concours d’admission constitue une circonstance suffisamment attendrissante pour justifier ce choix. En France, à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, l’ancien dont le numéro d’entrée est le même que celui d’un nouvel arrivé est intronisé comme étant son binôme. Quoi qu’il en soit, il est d’usage que le parrain veille à ce que son filleul ne soit pas trop malmené lors de l’infection ou lui donne de précieux conseils d’ordre plus général, des tuyaux même. Le filleul, quant à lui, rend de menus services : apporter l’arme de son protecteur avant la parade, par exemple. Étant donné que le nombre d’élèves admis n’est pas vraiment constant, il est arrivé qu’un parrain ait deux filleuls, qu’un filleul ait deux parrains, etc. Quant aux décaleurs, ils compliquent singulièrement les « arbres généalogiques ».
Paul et Virginie n.pr. •Les deux statues situées de part et d’autre de la porte d’entrée, avenue de la Renaissance. Symbolisant respectivement Mars et Minerve, le dieu et la déesse de la Guerre, elles sont l’œuvre de... Braecke. •Vers 1950, deux des nombreux pigeons ayant élu domicile à l’École. En temps normal, ces colombidés n’attiraient l’attention que par les traces de bombardement en tapis. En période d’infection, par contre, il arrivait qu’un Cher Ancien souhaite mieux les connaître et exige qu’un infect réponde illico presto à ses questions. V. Virginie.
pÉ n.m. Le premier a avoir vu le jour, c’est-à-dire le moins jeune d’une promotion.
peau n.f. Ne pas y voir la peau, ne rien y comprendre, voir la peau signifiant évidemment le contraire. V. pige-à-mac.
Pendu n.m. Marié.
Personeel n.m. Vallend personeel, élève cherchant à faire ses preuves à bord d’un plus lourd que l’air, par déformation du néerlandais varend personeel. V. balayeur de piste, facteur, matelas pneumatique.
PÉter v.tr. •Péter dedans, punir. •Péter une caisse, faire la noce.
pÉtuner v.intr. Fumer.
Phase n.f. Phase d'essai, la PIM.
Phoque n.m. •Élève dont les moustaches tombantes ressemblent à celles du pinnipède de même nom. •Phoque au pétrole, sardine baignant dans l’huile d’olive.
Photographier v.tr. Consigner.
Piction n.f. Lors d’une interrogation orale, refus de comprendre signifié par le répétiteur ou résultat de l’incapacité passagère d’un bon chieur à pouf ; note inférieure à dix sur vingt. L’étymologie remonte probablement au verbe piquer ( du nez ). V. broque, œil, plate, tap.
Pif n.m. Élève doté de l’appendice nasal le plus majestueux de sa promotion. V. blair.
Pige-à-mac n.m. •Personnage traité avec condescendance tant les choses simples doivent lui être expliquées longuement. •Petit pige-à-mac, petit malin à qui mieux vaut ne pas trop expliquer. V. peau.
Pigeonnier n.m. L’équivalent de la Petite Villa, pour l’École d’application.
Pilou n.m. Naïf, innocent que les réalités du monde étonnent à chaque instant. Le fait de répéter inlassablement Pilou, Pilou, Pilou à l’intention de quelqu’un, et sur un ton aussi haut que possible, avait immanquablement pour résultat de l’agiter dangereusement ( pour le provocateur ). V. poire.
PIM n.f. À l’origine, sigle désignant officiellement la Phase d'Initiation Militaire ou, selon non amis d’expression néerlandaise, la Plaats van Ingetogen Meditatie. V. phase.
PINE n.f. •Pine à Mathu, aujourd’hui pine à Mathieu ou à Mahieu, haute cheminée évacuant naguère la fumée de la salle des chaudières. Mathu, Mathusalem, aurait été le sobriquet clandestinement attribué à un ancien commandant de l’EM. V. axe.
Piotterie n.f. •« Piotte » étant synonyme de soldat d’infanterie au cours de la Première Guerre mondiale, piotterie désigne les évolutions des troupes à pied, les mouvements effectués en rangs serrés. Le REEI ( Sigle correspondant à Règlement sur les Exercices et Évolutions de l’Infanterie ) en constituait le document de référence contenant la description précise et détaillée de ce que les artilleurs tenaient à appeler des « exercices à pied ». •Grande piotterie, exercice de longue durée.
Pipi de vierges n.f. Jus de fruits.
Piste n.f. Il est peu agréable - voire périlleux - de s’y éveiller : piste d’obstacles.
Place n.f. Place de Saroléa, chaise qu’un affamé laissait libre à côté de celle qu’il occupait au réfectoire, réclamant dès lors la ration d’un certain Saroléa qui « ne saurait tarder à arriver » ( En réalité, cet élève avait été contraint de quitter l’École ).
Placenta n.m. Fromage fondu.
Plan n.m. Chaud plan! Bonne idée, moyen élégant de se tirer d’une situation délicate. Rien à voir avec l’argot de la pègre, celle-ci ayant utilisé le mot plan pour désigner une cache ayant des chances d’échapper à une fouille corporelle - un petit cylindre à introduire dans le rectum, par exemple - et pouvant contenir le minimum nécessaire pour reconquérir la liberté...
PlanÈte n.f. Planète des singes, salle d’étude des infects.
Plaque n.f. Marque visible laissée par le pommeau de la selle après une séance d’équitation.
Plate ou platte n.f. Échec, note inférieure à la moitié. Le choc ressenti par certains lors de l’annonce de cette sentence est vraisemblablement comparable à celui produit lors d’un plat époustouflant ponctuant un saut effectué du haut de la girafe. V. broque, brosse, œil, piction, tap.
platte-book n.m. Recueil de questions auxquelles les Anciens auraient dû répondre lors des épreuves de fin d’année. En le remettant solennellement aux « ex-infects», ils leur prouvent - s’il en est besoin - qu’ils n’ont jamais eu d’autre but que de leur faciliter le succès.
Play-boy n.m. Spécialiste en cross, pour ses espérances de succès lors des incessants tours de piste. V. minder-valide.
Plek n.f. Matière grasse, infecte et collante selon les élèves, margarine d’après le personnel de la cuisine. V. chiasse, clache.
pleurer v.intr. Pleurez, les infects! À l’instar des pleureuses antiques, manifestez votre peine en voyant qu’un Ancien prend le chemin de la Petite Villa.
Plomb n.m. Boîte, dans le sens de local pénitentiaire d’antan.
PlongÉe n.f. En plongée! Ordre donné aux infects pour qu’ils plongent sous la table, en signe d’indignité, et y prennent leur repas. V. disparaissez.
plonquer v.intr. Fondre sur un malchanceux pris en défaut à la façon d’un aigle sur sa proie.
Pneu n.m. Faire un double pneu, obtenir pour tout résultat un zéro sec à une interrogation ; il eut été moins catastrophique de ne pas y aller.
Poil n.m. Difficulté.
Poildecuter v.intr. Consacrer beaucoup plus d’attention qu’il n’en faut à des détails. Se disait aussi troudecuter.
Poire n.f. •Vers 1890, surnom de l’élève le plus naïf d’une promotion. •Punition. •Faire des poires, distribuer des sanctions. V. pilou.
poirifiÉ ou poirÉ n.m. Puni.
poirifier v.tr. Punir.
PolÉon! V. Napoléon.
Pommeau n.f. •Partie de l’arçon d’une selle que redoutent particulièrement les cavaliers débutants, en raison de son rôle « marquant ». •Séance de pommeau, équitation.
pompage n.m. Le fait de pomper.
Pomper v.intr. •Bluffer sans vergogne, au vu et su de tous. •Effectuer des flexions de bras, corps tendu, le départ se prenant couché sur le ventre.
Pompier n.m. Élève souhaitant appartenir à la gendarmerie.
Popo n.m. Deux fois les deux premières lettres de Polytechnicien(ne).
Possession! excl. On est vu!
Pottepakker n.m. Consommateur zélé, proche du pottezoeiper, guetté comme lui par le risque de souffrir un jour de durillons de comptoir, au coude.
pou n.m. Synonyme de cuir.
Pourri n.m. Plus ancien que fossile mais à la fin du XIXe siècle seulement. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, puant, suranné, surantique, teuf-teuf.
Pravda n.f. Petit journal diffusé en nos murs au temps de la guerre froide.
Prome n.f. Promotion. Jadis, il fallait dire promo, puis - aucune confusion n’étant à craindre - il y eut évolution lexicale dans le sens de la facilité.
Puant n.m. •Selon les Anciens, jeune venu d’ailleurs avec l’ambition d’être admis à l’ERM et qui croit d’autant plus à ses chances d’y parvenir qu’il a déjà franchi le cap du concours d’admission. Il gardera ce titre jusqu’à la fin de la PIM et son arrivée à l’ERM, temple où les Anciens l’attendent impatiemment, pour l’aider à devenir un jeune digne de ce nom. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, suranné, surantique, teuf-teuf.
putain n.f. Sentir la putain, être parfumé.
Q
Queue
n.f. La queue du lapin, les infects ! Taillez-vous, disparaissez promptement.R
rabattre
v.tr. Rabattre quelqu’un, lui rabattre le caquet ou le mettre en position difficile en mettant le lit qu’il occupe en tirailleur, par exemple.Ra Ra Ra n.m. Steak italien.
raid n.m. Raid punitif, représailles automatiques après un chahut, par exemple.
Razibus n.m. Coiffeur. V. artiste.
rÉglementaire n.f. Permission réglementaire octroyée à un saturé dont la dernière sortie autorisée date d’il y a un mois. Vers 1910, cela lui valait d’être libéré le dimanche, de cinq heures du matin à onze heures du soir.
RÈgles n.f.pl. •Règles de la baronne, potage, soupe aux tomates. Il s’agit d’une allusion peu civile à la directrice de la BELAAC ( la cantine en 1949 ). •Règles de madame Lenain, de la tête de veau en tortue, plat servi une fois par semaine, avant 1940. Au moment de cette « découverte », madame Lenain était la digne épouse du concierge dont le lieu de travail était l’entrée de la rue Léonard de Vinci.
RÉpet’ ou rÉpÈte n.m. Répétiteur.
rescapÉ n.m. Rescapé du semestre, a senti passer le vent du boulet mais ne sera pas éjecté cette fois-ci.
RÊve n.m. Rêve d’eunuque, gros pilier cylindrique servant à supporter... le plafond de certaines salles.
RÉvolte n.f. La fin de l’infection approchant, journée au cours de laquelle les infects ne sont considèrent plus comme tenus d’obéir aux Chers Anciens. Il arrive que ces derniers subissent alors une contre-attaque en règle, à la mesure de leur action antérieure. Une désinfection peut en résulter.
Revue n.f. Revue de promotion, réjouissances organisées à l’occasion de la Sainte-Barbe, par exemple, et au cours de laquelle des élèves ayant des talents d’orateur, de comédien ou de musicien en faisaient montre en participant à des saynètes, sketchs ou chansons dont les figures les plus emblématiques de l’École faisaient... les frais.
Robinet n.m. Supplice réservé au manche-à-balles ayant obtenu 19 sur 20 lors d’une interrogation orale. Le coupable étant capturé, il « suffisait » d’introduire le robinet dans le bas de la jambe du pantalon puis d’ouvrir les eaux en grand. Certains imaginèrent de serrer le pantalon des deux mains à hauteur du genou dans le but de remplir d’eau le bas de la jambe, puis de relâcher brusquement l’étreinte. Le « coup de bélier » ainsi produit se voulait sans nul doute rafraîchissant et salutaire mais il fut parfois dévastateur. V. chasse.
Rochelpot n.m. Pot de pickles, d’après celui qui espère ainsi prouver qu’il ne craint pas de tenir le crachoir. V. crachat.
Rollmops n.m. Tout arriviste ayant l’air d’avoir avalé son parapluie - ou son sabre - évoquait autrefois la présence acide d’un rollmops empalé dans un bâtonnet.
rossard n.m. Interrogateur faisant preuve d’un zèle inquisiteur tel qu’il finissait toujours par trouver la faille, jubilant presque quand il parvenait ainsi à justifier la parcimonie avec laquelle il attribuait les points. V. broqueur, kissak.
Rotation n.f. Rotation giratoire, peine sévère que peut prononcer le Conseil de guerre. Elle consiste à obliger le coupable à mettre un doigt au sol, sur un klip ou sur un pion du jeu de dames et, jambes tendues, buste fléchi, à tourner de plus en plus vite sous les applaudissements de la foule. Soudain, tout s’arrête et l’acteur principal doit tenter de rester debout, en position.
roubignoles n.f.pl. Roubignoles de chien de charrette, rognons sautés.
roulement n.m. Roulement des chandelles, vers 1890, sonnerie retentissant après l’appel du soir pour donner le signal de l’extinction des feux.
roupillagosse n.m. Maffeur.
Roupiller v.intr. Roupiller comme un veau, dormir au moins aussi souvent et profondément que le petit de la vache, cet animal que dame Nature elle-même a pourtant incité à faire une sieste digestive.
roustissure n.f. Battage se terminant par une surchauffe.
S
Saint-NICOLAS
n.f. Le 6 décembre, évidemment, le jeune élève offrant en conséquence un objet généralement quelconque à son parrain.Sans prép. Sans a et sans o, arrêts sans accès et sans autorisation de suivre les cours.
SaturÉ adj. ou n.m. Nanti, en matière de punitions.
Scalaire n.m. Pomme de terre rôtie. V. vecteur.
Scamper v.intr. Décamper.
Scaphandrier n.m. Scaphandrier de pissotière, exprime un sentiment n’ayant vraiment rien d’hypocoristique.
Schijt n.f. Vliegend schijt, traduction "libre" de vol-au-vent, ce mot désignant normalement une entrée faite d’un godet de pâte feuilletée contenant des morceaux de viande ou de poisson en sauce. Nos amis anversois estimeront sans nul doute que cette interprétation est de mauvais goût.
sÉances n.f.pl. •Synonymes de balles qu’engen-drent les notes insuffisantes. •Avoir des séances à purger, ne pas avoir une ardoise vierge en la matière. •Séance extraordinaire, infligée jadis à celui dont la durée de l’absence de la salle d’étude - dûment motivée par la nécessité de se rendre aux toilettes - a duré plus de cinq minutes, le registre tenu par le caque de service en faisant foi.
Sec n.m. •Cigare. •Élève, par extension. •Battre un sec, battre le beurre. •Il y a sec ! la patience a des limites... •Péter un sec, piquer une colère. •Toucher quat’sec, bien agiter quelqu’un.
SÈche n.f. •Griller une sèche, fumer une cigarette, activité qui eut jadis les toilettes pour seul théâtre intra-muros.
Semelle n.f. Tranche de viande intraitable.
SemestrÉ n.m. Expulsé en fin de semestre, les Autorités estimant qu’il serait aussi inutile que pénible d’attendre la fin de l’année.
semestrer v.tr. Blackbouler après l’épreuve du semestre.
Sentinelle n.f. Mettre un lit en sentinelle, le dresser à la verticale, le mettre au garde-à-vous. V. batterie, tirailleur.
sÈque n.m. Sèque à mac, râleur.
SÈquer v.intr. Se mettre en colère, râler. V. fumer.
SÉrie n.f. Partir en série, se voir infliger des punitions en cascade.
signal n.m. Actionner deux fois et le plus bruyamment possible la poignée de la porte de la salle d’étude avant d’y entrer, dans le but de signaler à ses occupants que le fait de continuer à vaquer à des occupations ne figurant pas au programme ne présente aucun risque. Omettre d’agir de la sorte valait au moins un retentissant « Signal, nom de …. » de la part de ceux qui, croyant à une intrusion, avaient précipitamment repris une attitude studieuse.
Silence n.m. Silence, les infects! Les Anciens ont l’intention de dormir jusqu’à huit heures. V. dormir.
simples n.pl. « Armes simples », comme furent qualifiées l’Infanterie et la Cavalerie.
Sloef n.f. Martyr dégénéré qui, conformément au sens donné à ce mot en dialecte anversois, est asservi à sa (son) partenaire au point de toujours préférer ses savates à la vie au sein de la promotion. V. eunuque, maq(uereau), martyr.
Sorcier n.m. Aumônier. V. moeze, œil.
SpÉcialitÉ n.f. Spécialité de la maison, pommes de terre persillées.
Spectre n.m. Officier chargé de commander une promotion, de sa formation à son passage à l’École d’application. Autrefois appelé inspecteur des études, il établissait les listes de passage pour les interrogations, surveillait éventuellement l’étude - interrompant parfois de merveilleux rêves - et s’occupait un peu de tout.
Sponge n.f. Éponge.
Sprons n.m.pl. Éperons.
Spure n.f. •Épure, en géométrie descriptive. •Travail graphique quelconque, par extension.
Spurer v.tr. •Dessiner, tracer une épure. •Spurer à sa fiancée, lui écrire une lettre. •Spurer un tuyau, rédiger des lettres au nom d’une jeune fille amoureuse et les envoyer de manière très suivie au plus pilou de la promotion, espérant récolter ses confidences pour pouvoir spurer de plus belle.
Staf n.m. •Grand staf, ensemble huile et vinaigre, auquel fut ajouté, plus tard, la moutarde. •Petit staf, sel et poivre.
Steken v.tr. Dat steekt tegen, c’est dur.
Stekker v.tr. Punir.
Stepper v.intr. •Déguerpir. •Accélérer.
Stive n.f. Géométrie descriptive, par aphérèse.
Stoempen ou Stoemper v.intr. Étudier avec autant d’ardeur qu’en utilisant un pilon à légumes pour faire de la purée.
Stoempeur n.m. Élève qui inquiète ses collègues par le temps anormalement long qu’il consacre à l’étude. V. blokbeest.
Ston ou s’ton n.m.Veston (d’intérieur).
Strambammen v.intr. Se livrer à un petit jeu amusant, question de se détendre.
Strognade n.f. Brimade.
Stronge n.m. Le plus petit de sa promotion, par déformation - affectueuse, dit-on - du mot néerlandais strontje.
strongler ou STROGNER v.tr. • Jadis, s’approprier indûment quelque chose. •Resquiller, sécher une activité prévue au programme, se soustraire à une obligation qualifiée de superfétatoire. •Strogner les coins, les éviter, au cours d’une séance de manège. •Strogner (ou strongler) un cours, un exercice, un repas, s’en dispenser, ce qui n’est pas sans risques, les Autorités ne pouvant supporter qu’un jeune payé par le contribuable pour étudier estime avoir mieux à faire que de participer aux activités figurant au programme. •Strogner un infect, le saisir au cou d'un air menaçant, ou lui poser une lourde chaîne sur la nuque, dans le but de lui faire admettre la supériorité physique des Anciens. Dans les cas extrêmes, il est question de strogner à blanc. Le mot pourrait être d’origine wallonne, strôner signifiant alors étrangler.
strongleur n.m. Personne qui ne manque pas une occasion de strongler.
Stude n.f. Théâtre de multiples activités, dont l’étude, ce qui justifie sa dénomination.
Stuff n.m. Mot d’origine anglaise désignant le poivre blanc finement moulu.
Sumo n. Personnage repoussant, aisément reconnaissable à sa silhouette de femme dont le poids dépasse visiblement les 80 kg. V. girl, instrument, mollard.
SurannÉ n.m. À la fin du XIXe siècle, plus ancien que le surantique. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, surantique, teuf-teuf.
Surantique ou superantique n.m. Plus ancien que l’antique, à la même époque que le précédent. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, teuf-teuf.
Surnom n.m. Sobriquet dont l’usage est interdit mais qu’il faut avoir pour se distinguer. Il n’est donc pas rare qu’un véritable almanach du « Gotha » circule clandestinement au sein d’une promotion.
T
Tape
n.f. Échec, insuccès, comme en argot utilisé en d’autres lieux, mais à propos des études. V. broque, œil, piction, plate.Tappen v.intr. Échouer. Dans ce cas, n’est-il pas logique de chercher à se consoler dans la bière ?
tartine n.f Tartines glacées ou ijsboterham-mekes, pain mal dégelé qui fut quelquefois servi le matin, à Elsenborn.
Tata n.m. Mot obtenu en doublant le sigle correspondant à Toutes Armes.
Tchouk n.m. Autrefois, personnage haut de taille ou grenadier.
TÉton n.m. Téton de Vénus, graine ronde, farineuse, quelquefois rebelle quand il s’agit de la mettre en bouche, que le vulgum pecus appelle petit pois.
Teuf-teuf n.m. Élève de troisième, quatrième ou cinquième année, selon l’époque. V. ancêtre, ancien, antédiluvien, antique, antiquité, appliqué, élève, fossile, infect, jeune, monsieur, pourri, puant, suranné, surantique.
Tiet n.f. Berlingot de lait AA, supplément de lait. V. loezen.
Tirailleur n.m. Mettre un lit en tirailleur, le renverser sur le côté, ce qui est moins dangereux que de le mettre en batterie. V. batterie.
Top n.m. Horloge de la cour d’honneur.
Torcher v.intr. Se mettre en rage, fumer.
torsifier (se) v.pron. Mourir de rire.
Torturer v.tr. Au cours de la dernière soirée de l’infection, procéder à l’élimination systématique des microbes dont les nouveaux pourraient être porteurs.
Tour n.f. Tour infernale, chaire de physique. Le grand classique du film-catastrophe auquel il est fait allusion date de 1974 et a pour décor le plus grand gratte-ciel de San Francisco. La hauteur des bâtiments abritant les laboratoires de physique n’étant nullement comparable, la catastrophe est autre…
Tram n.m. • Matériel de cale auquel une attention toute spéciale est accordée étant donné son importance capitale : lit. Nous devons une « Ode au pieu [15] » à un élève de la 89 TA, Jean Rossbach. •Tram défendu, tramway auquel les Chers Anciens estiment que les infects ne peuvent avoir accès.
tribunal n.m. Tribunal de l’infection : V. Conseil de guerre.
Trines n.f.pl. •Endroit très fréquenté, par nécessité, pour couper l’étude du soir ou, encore, pour fumer, lire, discuter : les latrines (par aphérèse). •Local quelconque •Trine d’interrogation, local où peuvent avoir lieu les interrogations. V. boxon.
Triner v.tr. •Triner à l’anglaise, tout un art. •Triner des poires, triner salement ou en triner, éprouver certaines craintes, connaître une grande frayeur, ou ses conséquences.
Trompe n.f. Trompes de Fallope cuites ou gebakken eileiders, macaronis.
Trope, TROPP ou trop’ n.m. •Médecin de l’École. Le nom de Troppmann, fameux assassin exécuté à Paris en 1870 pour avoir tué toute la famille Kinck - le père, la mère et leurs cinq enfants - inspira le choix de ce sobriquet. •Trope cheval, vétérinaire. •Grand trope, médecin en chef de l’École. •Petit trope, adjoint du précédent.
Trotte n.m. •Domestique de jadis. •Trotte dur, cheval. V. esclave.
Trou n.m. Trou de balle de Jupiter, à l’abbaye de la Cambre, passage obscur débouchant sur la cour des Tilleuls ; avenue de la Renaissance, passage même pas crasseux, aménagé dans le « bloc » D et qui débouche dans la cour d’honneur.
Troudecuter v.intr. Synonyme de poilde-cuter, la terminaison étant d’ailleurs la même.
Turbin n.m. •Grand turbin, équitation suivie de natation. •Petit turbin, uniquement l’équitation.
Tuyau n.m. •Nouvelles ou conseils relativement confidentiels. •Lettre. •Facteur, par extension. V. Panam, panneau.
Twio n.m. Revue qui a remplacé Pampou, de 1992 à 1996. V. pampou.
U
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V
Vache
n.f. Pot à lait.Vagin n.m. Vagin de Cléopâtre ou de la baleine, bassin de natation.
Veau n.m. •Élève gauche, mal dégrossi. •Veau automobile, plus avachi encore.
Vecteurs n.m.pl. •Pommes frites, dans leur version grasse. •Vecteurs en boule ou vecteurs ronds, pommes de terre rôties.
vengeance n.f. Vengeance du kroumir, représailles différées qu’un Ancien quelque peu rancunier croit devoir s’offrir, pour solde de tout compte.
vesse ! Excl. Moins long à prononcer que « Éloignez-vous au plus vite ! Vous ne risquez pas nécessairement d’être gazé mais le péril est comparable ».
VICTIME n.f. Cher Ancien figurant sur la liste préparée au cas où une Autorité exigerait que les coupables de s’être manifestés trop bruyamment lors du bezouff d’accueil des nouvelles promotions « sortent des rangs ». Que la victime soit l’auteur des faits incriminés ou non n’avait en l’occurence aucune espèce d’importance : esclave de la tradition, elle devait assumer la responsabilité collective. Nul n’étant dupe, il est pourtant arrivé que les sanctions soient bien réelles...
Vierge n.f. Les cinq vierges de l’École devaient pouvoir être citées par les infects. Parmi elles, et en première place, il y avait inévitablement la compagne du Cher Ancien qui s’aventurait à en demander la liste.
Villa n.f. Petite Villa, à l’origine, deux pavillons de détention, à l’abri de l’agitation du monde, au fond de la cour des Tilleuls de l’abbaye de la Cambre. Albert Poureau (dit le Phoque au sein de la 49 I.C.) leur a consacré une chanson intitulée La Petite Villa. Ce chant considéré comme séditieux en inspira un autre... qui n’en est qu’un version « édulcorée ».
1.
Comment faut-il qu’on s’arrange
Pour faire tout’s les coll’s qu’on a
Il n’y a pas assez d’dimanches
Faut les faire à tour de bras.
Pour sortir, c’est encore autre chose,
Ah sortir·! faut mêm’ pas qu’on en cause.
À la Cambre, quelle vie que cett’ vie-là,
Quand il y a z’une porte ouvert’, c’est celle de la Villa.
2.
C’est pas assez qu’on s’esquinte,
L’trou d’balle chez Crismer, chez l’Rat,
En Stive, chier n’ayez crainte,
Le Verrat vous enverra.
Chier nègre, c’n’est rien, ça repose,
Mais sortir, sortir, ça c’est aut’chose,
Ce qu’elle est calée que cette vie-là,
Si y a z’une porte ouverte, c’est cell’ de la Villa.
3.
Le lundi le Jear nous crève,
Ce n’est qu’un d’plus à nos maux,
Le mardi, tôt faut qu’on s’lève,
Pour aller faire jear pommeau.
L’mercredi, que voulez-vous qu’on fasse ?
Voir sa femme ? Par où faut-y qu’on passe ?
Car ici, on n’connaît que c’t air là,
Quand y a z’une porte ouverte, c’est celle de la Villa.
4.
Quand on met l’cahier d’hygiène
Et d’français bien au courant,
On peut d’mander sans qu’ça gêne,
Permission d’voir ses parents.
Tout’s les s’maines, y a des gensses qui z’en d’mandent,
Mais chaque fois, il faut qu’on s’y attende,
Sans tarder Caberdouch les bross’ra.
La seule porte qu’on ouvre est celle de la Villa.
5.
Quand malgré les déballages,
On est sans consign’, y a
Pour veiller à c’qu’on rest’ sage,
La Bouze, Trine et Coppegat.
On devient amoureux des Chinèses
À cause des pickles du Panam,
Et l’on rêve des maisons hospitalières,
Mais en fait de maison, y n’y a qu’la Petite Villa.
6.
Quand une fois il arrive, une seule·!
Qu’on rest’ huit jours sans s’faire voir
Faut qu’on aille s’casser la gueule
Au manège ou chez le Jear.
On n’sort pas, l ‘ Tropp’ exempt’ d’service,
L’amoureux fait pampou sur son vice,
Il en a juste pour vingt-quat’ mois,
À s’dire la porte qu’on ouvre, c’est celle de la Villa.
7.
Comme des séminaristes
On nous r’tient en ce couvent.
Ça t’laisse froid, pilou d’minisse,
Qu’not femm’ sort’ sans nous souvent·!
Êt’ cocu, je m’en fous, ça porte la veine,
Mais mordieu, c’qui m’fait un’ réell’ peine,
C’est qu’pendant la seule jeunesse qu’on a,
L’dimanche on couche tout seul... à la Petite Villa.
8.
Mes murs suintent la tristesse,
Le tombeau pleure avec nous,
Parents, plaisirs, ni maîtresse,
Nous n’avons plus rien, qu’au bout
D’la journée, le tram où on se colle,
Pour rêver d’amour, de choses folles,
En dormant même on oublie parfois
Qu’la porte qu’on n’ferme pas, c’est celle de la Villa.
9.
Enfin faudra qu’ça finisse,
La quarante neuvième[16] n’ira plus
Plus qu’X[17] fois à l’exercice.
C’est beaucoup, mais l’jour luira
Où, quittant la livrée d’infortune,
Et le bagne où deux [18]ans l’on trima,
Chacun fera, plutôt deux fois qu’une
Pampou sur l’École et sur la P’tite Villa.
vinaigre n.m. Vin servi avec le fromage, et qui peut tout aussi bien être appelé azijn ou azaain, selon l’accent du locuteur. V. white-spirit.
Virginie n.pr. Femme allégorique figurant sur la plaque commémorative dans l’entrée d’honneur, avenue de la Renaissance. Les infects apprennent très vite qu’il convient de la saluer respectueusement en passant. V. Paul et Virginie.
Voir v.tr. •Voir son père, être agité au point d’accepter n’importe quoi. •Être vu (ou se faire voir) par son père, se faire pincer.
Voix n.f. Voix de « mono » ou voix d’eunuque, à l'opposé de la voix mâle et bien timbrée.
W
White-spirit
n.m.Vin servi lors des soupers français. V. vinaigre.Woddldobllvrouw n.f. Cantinière au débit de paroles tel que les élèves d’expression néerlandaise n’en ont retenu que cette... onomatopée.
Worm n.m. Haute opinion qu’ont certains de leur condisciple ambitionnant de faire partie de la Force terrestre. V. zandstuiver.
X
X
•Débiter de l’X, enseigner les mathématiques. •Digérer ses X, les étudier. •S’évader de l’X, avoir d’autres centres d’intérêt que la tête à X, le porteur de cette dernière digérant ses X avec facilité mais souffrant d’allergie à tout ce qui lui paraît susceptible de mettre ses belles certitudes en péril : art, littérature, etc.Y
----------
Z
Zandstuiver
ou zandvreter n.m. Synonyme de worm.zÉro n.m. Non, sans plus, un zéro sec étant équivalent à un double pneu.
Zever n.m. Zever in pakskes, raviolis au fromage.
Zizi n.m. Ingénieur industriel. Pour information,
les « I.S.I.B. » sont (tout à fait officiellement) les élèves de l’Institut
Supérieur Industriel de Bruxelles ou ceux
- et celles - qui en sont issus.
zone n.f. Zone de poirification, hors des limites de ce que peuvent supporter les Autorités.
Zwillizwilli ou zwillie-zwillie n.m. Pili-pili, ce mot étant naturellement difficile à prononcer correctement quand on a la bouche en feu.
zwÎter v.intr. Transpirer, ce qui s’écrit zweten, en néerlandais.
– & —
Conclusion
Au sein de notre établissement militaire d’enseignement supérieur, l’argot n’est évidemment qu’un épiphénomène. À l’origine, son rôle était de permettre aux membres de la communauté fermée qu’était l’École militaire de communiquer entre eux en défiant le cadre.
Si elle est aujourd’hui possible, la publication d’un recueil commenté des principaux termes utilisés constitue indéniablement un signe d’évolution. D’où l’importance de ce recueil dont la majeure partie des termes appartiennent au passé.Peut-être l’argot est-il d’autant moins en vogue que l’ouverture au monde extérieur est de plus en plus réelle.
L’argot eut cependant sa période de gloire -par son rôle d’exutoire, par la joie de vivre qu’il exprime– et nombre d’entre nous se souviennent. Son décodage a d’autant plus valeur de témoignage que nous avons voulu permettre aux plus anciens de revivre avec bonheur des moments occultés par les préoccupations du moment.
Notre vœu le plus cher serait que les plus jeunes en tirent la conclusion que seul le contexte les sépare de celles et ceux qui les ont précédés.
Quoi qu’il en soit, même s’il peut paraître paradoxal d’associer humour et respect des traditions, telle fut la gageure. Puisse le lecteur ressentir pleinement toute l’intensité et la richesse de moments privilégiés au cours desquels des jeunes - dans l’euphorie, l’insouciance et parfois la révolte de leurs vingt ans – se sont exprimés.
Sources
Ouvrages et textes divers
Paul André (57 A.G.), Les Contes de la Boîte, Bruxelles, Henri Lamertin, 1902
Bulletin des Anciens n° 1-1992, 2-1992 et 3-1992 (Chant des Anciens).
Jean Carpreau (93 TAW), À cœur ouvert : mémoires d’un officier, Bruxelles, Office international de librairie, 1987
Lieutenant général Crahay (82 A.G.), Une vie au XXe siècle, Bruxelles, J.-M. Collet, 1988
V. Deguise, Histoire de l’École Militaire de Belgique, Bruxelles, Polleunis & Ceuterick, 1895
École royale militaire, Mémorial, Bruxelles, Comité de rédaction 150 ans d’École Militaire, 1984
Alfred Leroy, François Boone, Le Petit Frère de la 88e, Bruxelles, V. Ermult-Doncq, 1951
Histoire de l’École Militaire 1834 - 1934, Bruxelles, Marcel Hayez, 1935
P. Martial (Édouard) Lekeux (69 A.G.), L’Ami, Paris, Éditions Saint-Michel, 1929
Alphonse Moselli, École Militaire de Belgique, Bruxelles, 1867
Ordonnances des promotions suivantes :
Pol : 126, 133, 135, 138, 139, 142 ;-
-
TAW : 89, 94, 104, 105, 112, 116, 117, 120, 121, 127.John Rossbach (89 TAW), La vie à l’ERM, Bruxelles, École royale militaire, 1990
Rouge et pampousante. Histoire de la 75e promotion artillerie et génie, Bruxelles, imprimerie Guyot, 1948
Général Vanvreckom (83 A.G.), De l’aurore au crépuscule de la pensée, Braine-l’Alleud, J.-M. Collet, 1992
Luc Wiener (65 A.G.), Dictionnaire d’argot de la Cambre, Bruxelles, Manuscrit, 1899-1904.
Lettres
Professeur émérite J.-E. Charles (98 A.G.), Lettre du 16 juin 1998
Pierre Guiot (87 A.G.), Lettre du 19 mars 1993
Professeur émérite Émile Thomas (86 A.G.)